
Plus écolo, moins contraignant, plus adapté aux digital nomades… Et si le nouveau business model des géants de la distribution était basé sur la location plus que sur l'achat ?
Celui qui est entré au sein du groupe il y a déjà 22 ans a pour ambition de donner un vrai coup de pied dans la fourmilière : alors que fin 2016 le géant du meuble en kit a enregistré un bénéfice net record de 4,2 milliards d’euros, Jesper Brodin ne compte pas se reposer sur ses lauriers et confie tester des « solutions radicales » pour faire bouger le business.
« Les niveaux d’intérêt varient d’une ville à l’autre. A Londres, par exemple, de nombreux individus ne sont que de passage. Ils n’ont pas pour vocation d’y construire un foyer sur la longue durée », a-t-il expliqué au forum économique de Davos. Louer les meubles plutôt que de les acheter permettrait de répondre aux demandes des consommateurs et des consommatrices, qui s’intéressent de plus en plus à l’impact écologique de leurs achats. L'idée est également de mieux pouvoir « capter » le consommateur en ne le facturant plus à l'acte mais au forfait.
Données : Bank of America Merril Lynch. Graphique : Business Insider
Pour Michaël V. Dandrieux, sociologue, co-fondateur de la société d'études Eranos et directeur éditorial des cahiers européens de l’imaginaire, il n’est pas étonnant qu’IKEA s’intéresse à la tendance, « qui est une transformation de fond ». Il s’agit de réinventer la consommation, qui s’épuise dans son usage actuel. « Plus qu’une question de taille ou de longévité, c’est une question de philosophie d’entreprise ».
L’époque témoigne de la fin du règne de la thésaurisation ! « Nous passons d’une société de trésor à une société de transit », analyse-t-il. Concrètement, nous abandonnons petit à petit une logique d’accumulation des biens au profit d’une logique d’usage des biens sans s’en appesantir.
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