
Lundi dernier, le très attendu magazine numérique ‘The Intercept’ a été lancé. Le projet de Pierre Omidyar, créateur d’eBay, affiche des objectifs ambitieux : un journalisme d'investigation à la recherche d'une vérité sans concession.
En octobre dernier, le milliardaire irano-américain et fondateur d’ebay, Pierre Omidyar, annonçait son intention de créer un nouveau media avec le journaliste Glenn Greenwald. Ce dernier, à l’origine de révélations au sujet de l’affaire des écoutes de la NSA, avait quitté le Guardian en raison d’« intimidations » qu’aurait exercés les autorités britanniques sur son compagnon. Il avait alors annoncé son intention de monter un nouveau media « d’envergure », principalement orienté politique.
C’est désormais chose faite, puisque First Look Media, la nouvelle organisation créée par Pierre Omidyar, a dévoilé le lancement de son premier magazine numérique, The Intercept, lundi dernier.
Dirigé par les journalistes Glenn Greenwald, Laura Poitras et Jeremy Scahill, il est le premier de ce qui sera une série de magazines numériques publiés par First Look et couvrant de nombreux sujets comme le sport, le divertissement, la politique et le business. Le site est en ligne sur theintercept.org et les dernières mises à jour sont disponibles via le profil Twitter @ the_intercept.
« Ce jour de lancement qui est le nôtre, n'est qu'un commencement et il y a encore davantage à venir. Laura, Jeremy et moi-même reconnaissons toutes les responsabilités auxquelles nous allons devoir faire face ; nous sommes ravis de nous embarquer dans cette aventure, cette journée est importante », a déclaré Glenn Greenwald au sujet du lancement de The Intercept.
Le contenu de The Intercept se concentrera dans un premier temps sur les nouvelles révélations faites à Greenwald et Poitras sur la NSA par Edward Snowden. Le premier article diffusé lundi s’intéresse notamment aux rapports qui existent entre la NSA et les frappes de drones. Glenn Greenwald a recoupé des documents de la NSA fournis par Snowden et d'un ancien opérateur de drones, membre de la Joint Special Operations Command (JSOC) qui travaillait avec la NSA: il en ressort que la NSA utiliserait la géolocalisation des cartes SIM pour affiner les frappes de drones sur les cibles. Des méthodes qui seraient utilisées aussi bien au Pakistan, qu'en Afghanistan ou au Yémen. «Il peut s’agir de terroristes ou il peut s’agir de membres de leur famille qui n’ont rien à voir avec les activités de la cible», affirme l’ancien opérateur de drones.
« Glenn, Laura et Jeremy sont implacables dans la manière de traiter leurs sujets et rigoureux dans leur recherche de la vérité », a déclaré Pierre Omidyar. «Nous croyons tous en l'importance fondamentale d'une presse libre et indépendante pour le maintien d'une démocratie vivante et forte. Dans tous nos articles, à ‘The Intercept’ ou ailleurs, nous serons habités par cette exigence et nous nous tiendrons à des contenus journalistiques des plus élevés. Les journalistes de First Look ont une totale indépendance éditoriale, ils sont soutenus et encouragés par la rédaction pour traiter des sujets engagés, quels qu’ils soient ».
Alors que l'objectif initial de ‘The Intercept’ est de relayer les informations contenues dans les documents de la NSA, fournis par Edward Snowden, Pierre Omidyar précise néanmoins qu’au fil du temps les sujets seront étendus à des questions concernant le gouvernement et la responsabilité des entreprises.
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