
Etre jeune et révolutionner le marché des antibiotiques, c’est possible ? La startup Eligo Bioscience a levé 20 millions de dollars, et porte cette ambition.
Leur entreprise, Eligo Bioscience, a pour objectif de répondre aux grandes problématiques de santé. En développant des molécules capables de détruire les bactéries tout en préservant celles qui nous sont utiles, les équipes ont su séduire le fonds d’investissement Khosla Ventures (Hyperloop, AppNexus,…), auprès duquel elles ont levé 20 millions de dollars en septembre 2017.
Un marché porté par les seniors et les grands groupes
Pour Xavier Duportet, « le milieu médical a une forte valeur ajoutée ». S’il fait partie des plus développés en termes de partenariats entre grands groupes et startups (la majorité des molécules étant créées par les startups et développées par de grandes entreprises), il y a très peu de jeunes sur le secteur. « Nous ne sommes pas en train de lancer une application : c’est un marché où l’expérience compte énormément ». D’une part, la régulation et la réglementation sont très lourdes ; de l’autre, « on comptabilise 95% d’échecs ». Cela demande donc beaucoup de capital pour soutenir des essais cliniques souvent compliqués.
« Nous faisons un peu figure d’OVNIs », surtout sur le marché français où parmi ceux qui développent des médicaments, on compte très peu de moins de 30 ans.
Alors, peut-on être jeune et envisager de bousculer tout un secteur ? « Il suffit de bien s’entourer. Nous recrutons des seniors, qui ont une grande expertise. Mais comme dans tous les milieux, il s’opère une vraie révolution technologique : cela entraîne des changements dans les façons de penser », notamment en termes de transversalité. Les technologies sont beaucoup plus intégrées.
Le code, c’est bien, mais il faut avant tout reformer les gens à la biologie, l’algorithmie et la chimie
Une industrie encore trop souvent présenté comme celle « des grands méchants »
Et pour cause : on ne lance pas un médicament sur le marché avant d’avoir dépensé des milliards (et des années) en tests et développement. « C’est compliqué, car les procédés restent opaques pour le grand public ».
En parallèle de cela, Xavier Duportet déplore le fait que les médias mettent très peu la science en avant. « Aujourd’hui, il n’y en a que pour le numérique, le B2C, les applications. Très peu s’évertuent à rendre la science sexy. Or, c’est le futur de l’industrie française ! » Pour lui, c’est clair : le regain de croissance sera porté par les nouvelles infrastructures industrielles. L’aérospatial, la santé, les nouveaux matériaux… « Ce sont eux les vrais champions. Il faut que la France comprenne que l’on peut être scientifique et entrepreneur ».
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