
Avec Gabsee, Lucas Bouyoux veut « casser les barrières » sociales en vous permettant de réaliser, via un avatar virtuel, tout ce que vous n'oseriez pas faire dans la vraie vie.
Il est 18h lorsque l'on appelle, via Skype, Lucas Bouyoux et il vient à peine de commencer sa journée. Le jeune entrepreneur de 26 ans est à San Francisco (9h de décalage avec la France), où il termine avec ses deux associés Arthur Pernot et Bruno Grégoire un programme au sein de l'accélérateur The Refiners. Fondée par Carlos Diaz, Pierre Gaubil et Géraldine Le Meur, cette structure vise à accompagner les startups étrangères qui souhaitent s'implanter dans la Valley. « Ils nous aident à travailler au-delà du produit, sur la vision », explique Lucas, CEO de Gabsee.
Gabsee est une application qui permet de créer un avatar virtuel à son image, de le placer dans son environnement en réalité augmentée et de lui faire réaliser des animations préconfigurées pour ensuite les partager avec ses amis sur les réseaux sociaux.
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Changer le monde grâce à la technologie
Petit, Lucas Bouyoux a toujours « aimé créer des choses » et inventait ses propres jeux de société. Mais deux événements sont venus, plus tard, confirmer son envie d'entreprendre. D'abord, la participation, au sein de l'Essec - où Lucas a fait une partie de ses études -, à un programme de création de produits innovants. « Cela te donne une vraie notion de l'entrepreneuriat », glisse-t-il. Ensuite, la réalisation d'un stage chez Google : « Tu baignes dans une ambiance où tu as toutes ces personnes passionnées qui veulent, littéralement, changer le monde grâce à la technologie de façon brillante et visionnaire. »
Aujourd'hui, Lucas, qui travaille entre Paris et San Francisco, se trouve à une poignée de kilomètres seulement du siège de Google. Avec Gabsee, il ambitionne de « libérer la folie des gens » : « Si par exemple je suis dans mon espace de coworking, que je suis super heureux et que j'ai envie de me mettre à danser, je ne vais pas le faire parce que tout le monde va me prendre pour un fou. Il y a trop de barrières sociales et physiques. » Tout ce que vous ne pouvez pas faire dans la vraie vie, votre avatar le peut.
Une version améliorée de MyIdol ? Cette application chinoise, qui permet de placer un avatar virtuel dans des situations loufoques, avait fait le buzz en 2015. Pourtant, Lucas l’affirme : « MyIdol n’a pas été un élément déclencheur pour Gabsee. Tout juste l’a-t-on étudié pour la création de l’avatar et l’interface. » La source d'inspiration est donc à chercher ailleurs.
Combat de sabre laser
A l’origine, l’idée de Gabsee n’était pas la même. « On voulait créer un Pokemon Go des messages et des photos », explique Lucas. Autrement dit, faire un réseau social en réalité augmentée. Mais l’entrepreneur, qui applique depuis le début la méthode développée dans le célèbre ouvrage Lean startup, décide de pivoter rapidement, suite aux premiers feedbacks des utilisateurs.
De nombreux chantiers à venir
Pour se financer, l’équipe mise sur deux options. D'une part, monter des partenariats avec des marques de vêtements essentiellement pour la personnalisation de l'avatar. D'autre part, proposer des animations sponsorisées : « Si Disney veut par exemple faire la promotion de leur prochain Star Wars, on va mettre en avant une animation où ton avatar va faire un combat de sabre laser avec Dark Vador ». Star Wars, toujours.
Les chantiers à venir restent nombreux. Lucas et son équipe souhaitent intégrer du social au sein de l’application. Faire en sorte que les avatars puissent interagir entre eux. Gabsee permettra aussi, à terme, de personnaliser les animations. Enfin, il sera bientôt possible de générer le visage de son avatar à partir d’un selfie pris depuis son téléphone.
Interview réalisée, via Skype, le mercredi 24 mai.
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