
Fubiz est un modèle d’agilité. Né dans la sphère du blog il y a 11 ans, le média n’a eu de cesse de se diversifier et de s’adapter tout en cohérence. Rencontre avec son fondateur Romain Colin pour parler stratégie.
La première édition des Fubiz Talks qui s’est déroulée en septembre dernier a fait salle comble et consacre ainsi la marque média dans le « dur ». Un tournant marquant pour ce pure player. Comme l’explique Romain Colin « nous avions déjà fait des tentatives de offline avec les Fubiz Awards mais nous n’avions pas encore de proposition physique à forte création de valeur ». Et pourtant le savoir-faire était là : curation quotidienne de contenus, « talent scouting » pour les annonceurs (proposition de talents créatifs), création de contenus… les sources de valeur « online » ne manquent pas. « Avec Matthieu Debay, fondateur de l’agence TETRO nous voulions conjuguer mon savoir-faire digital avec son savoir-faire offline. On s’est très vite rendu compte que cela était pertinent alors nous avons lancé les Fubiz Talks » explique le fondateur de Fubiz. Amour de la forme oblige, les co-organisateurs ont voulu briser les codes avec une proposition qui se voulait « anti-TED ».
Cette ambition s’est appuyée sur plusieurs critères de sélection que s’étaient fixés les co-fondateurs : « Premièrement, il fallait que les participants aient une proposition de valeur sur le fond et sur la forme. Ensuite nous avons cherché à offrir une richesse de propositions. Pour cela nous avions des disciplines et des mediums différents pour élargir le spectre : long-métrage, musique, mode, danse, photographie… Et enfin, pour être sélectionnés sur cette édition Made in France, les intervenants devaient être des Français connus et reconnus dans leur catégorie ayant eu un passif avec Fubiz ou avec TETRO. Il était important d’avoir des gens déjà confirmés, ou en phase de le devenir. Il fallait qu’ils aient déjà fait un projet à dimension internationale, ou à résonance internationale. Au total ce sont 11 intervenants qui ont été sélectionnés pour dévoiler les coulisses de leur créativité à l’Opéra Bastille « un lieu hors du commun. Surtout quand c’est un pure player qui investit cet endroit » relate Romain Colin. Et les résultats sont là : tickets sold out en un mois, 600 personnes, trending topic n°1 sur Twitter, 3700 photos, 5000 likes sur Instagram…
Ce virage est un nouveau tournant pour le média qui n’a eu de cesse de se renouveler, sur les réseaux sociaux, la vidéo, le brand content… mais bien loin de se précipiter sur les nouvelles tendances, Romain Colin pense chacun de ces virages à l’aune de 3 grands critères qui rythment ses prises de décision : l’autorité, l’antériorité et l’authenticité pour ne jamais trahir l’ADN de son média. Explication par son fondateur.
Autorité
« Nous avons réussit à construire une autorité sur notre métier, ce qui est très important pour une marque média. Nous ne voulons pas reproduire le modèle de certaines marques médias qui agrègent un large panel de contenus dans une course permanente au reach, aux likes, aux nombres de vues… Ces modèles conduisent à une grande foire dans laquelle il n’y a aucune autorité sur un sujet. Je garde toujours à l’esprit que ma marque média doit garder de l’autorité. Ce qui nous permet d’être pertinent quand nous allons sur d’autres formes : les Fubiz Talks auront leur autorité, Fubiz vidéo également, et quand nous faisons du talent scouting créatif pour des annonceurs c’est pour leur donner une autorité en leur associant des gens qui l’ont ».
Antériorité
« L’expérience de Fubiz nous a permis de construire une qualité de relation avec les créatifs et de gagner un contrat de confiance assez exceptionnel. Tous les jours des créatifs très connus, très confirmés me rappellent que j’avais parlé de leur projet il y a 8 ans. Le fait d’avoir fait de l’organique et du très qualitatif depuis longtemps paie et sert sur le long terme ».
Authenticité
« Nous restons authentiques dans le choix de nos sujets. Nous sommes indépendants et nos choix éditoriaux sont uniquement régis par l’amour du craft, du beau, du percutant du punchy, de l’image… Cette posture nous donne une curation de contenus très authentique quand beaucoup de médias cherchent avant tout la viralité ».
Pour le fondateur, ce prisme est incontestablement une des clés du succès du média « si nous avions pris des raccourcis, nous aurions très certainement perdus cette autorité, cette antériorité ou cette authenticité et nous n’en serions pas là où nous en sommes ». Cette dynamique, le fondateur compte bien la conserver et travaillerait déjà sur une nouvelle verticale… Le prisme Fubiz le fera-t-il à nouveau rayonner ? Affaire à suivre.
Participer à la conversation