actu_30310_vignette_alaune

INFLUENTH : Portrait Média

Il y a quelques jours le site Influenth voyait le jour et trustait la place de premier média dédié aux influenceurs. Rencontre avec sa fondatrice Soraya Khireddine.

Quelle est la genèse du site ?

Soraya Khireddine : Le site est la conséquence de trois facteurs. Premièrement, je voulais émerger professionnellement avec autre chose qu'un site vitrine de consultants « classique ». Deuxièmement, je voyais que les opérations de communication avec les influenceurs étaient pas ou peu relayées dans le paysage médiatique alors que ces personnes ont un impact grandissant. Et enfin le dernier facteur a été le traitement qui est fait des influenceurs dans les médias historiques. Je me souviens notamment du passage de Natoo (l’une des trois plus grosse YoutTubeuses françaises) chez Laurent Ruquier dans l’émission On N’est Pas Couché. Elle était invitée pour présenter son livre Icônne (parodie d'un magazine de mode qui s’est hissé dans le top 10 des meilleures ventes françaises).

Malgré ce succès, les chroniqueurs de l’émission se sont adressés à elle avec mépris et dédain. Les personnes présentes sur le plateau s’arrêtaient au « ah vous faites des vidéos LOL sur YouTube », alors que l’on parle d’une femme auteure, brillante, d’une trentaine d’années qui fait déjà partie des « anciennes » de YouTube. Face à elle, Léa Salamé, également trentenaire, paraissait être une ancêtre n’ayant pas fait l’effort de se mettre au niveau de sa propre génération. Si même Léa Salamé, que j’aime beaucoup, se trouve dans cette situation, c’est que d’autres personnes le sont aussi.

 

Est-ce le cas de tous les médias dits « historiques » ?

S.K. : On oscille entre la curiosité et le mépris. Nous connaissons une transformation de l’espace médiatique que les représentants des médias historiques refusent. Conséquence : les influenceurs sont souvent infantilisés par les questions des présentateurs, notamment TV.

Des chaînes comme Canal+ ont un autre rapport car elles s’y sont prises assez tôt en intégrant dans leur grille le Studio Bagel ou encore Disney Channel qui vient de recruter EnjoyPhoenix.

 

Quels contenus seront présents sur Influenth ?

S.K. : Vous retrouverez les collaborations les plus pertinentes et pas juste « la marque qui envoie un cadeau à un influenceur ». Par exemple lorsque Nivea lance un démaquillant sous la douche, ils demandent à une YouTubeuse beauté une vidéo sur les yeux de Panda qu’ont les filles lorsqu’elles ne se démaquillent pas avant d’aller sous la douche. On parle à la bonne cible, on est sur le ton de la YouTubeuse, la collaboration est pertinente.

On retrouvera également l’actualité des influenceurs : EnjoyPhoenix qui devient présentatrice TV, Natoo qui lance une nouvelle chaîne YouTube… Une veille sur les influenceurs français et internationaux.

Une fois par semaine, nous ferons également un portrait d’influenceur. Nous mettons très prochainement en place un "pool d'expert", un espace au sein duquel les professionnels du secteur pourront prendre la parole.

 

As-tu des coups de cœur en termes de contenus ?

S.K. : En général j’aime beaucoup les chaînes qui décryptent et vulgarisent l’actualité pour les jeunes. Autour du 13 novembre beaucoup de YouTubeurs ont créé des vidéos pour expliquer ce qu’est l’état d’urgence, ce qu’est Daech, etc. Ces contenus élèvent YouTube et les YouTubeurs à un autre niveau. L'occasion de montrer que Youtube ce n'est pas que des tutos beauté et de l’humour. Youtube est un espace de création, on y trouve aussi facilement des contenus riches que du vide... C'est un annuaire sans fin.  

 

Sur quels réseaux se concentrent aujourd’hui les influenceurs ?

S.K. : Instagram et YouTube sont les deux réseaux où les influenceurs sont ultra-présents et sur lesquels ils peuvent émerger très vite. Facebook reste principalement un relais même si je suis de très près le Facebook Live. D’ailleurs de plus en plus de Youtubeurs migrent sur Facebook tout comme les Viners migrent sur Facebook et Instagram. L’algorithme de Facebook favorise les vidéos Facebook et donc pénalise YouTube…

Bien entendu, au milieu de tout ça il y a Snapchat qui va (on l'espère ! ) bientôt permettre de rendre le compteur de vues accessible à tous et donc de rendre quantifiable l’audience des contenus.

 

Avec qui construis-tu l’aventure Influenth ?

S.K. : Le site a été conçu par Ludovic Bonnet développeur-blogueur dans l’univers du sport que j’ai d’ailleurs rencontré lors d’un événement influenceur. Quant à la D.A. elle a été réalisée par Gabriel Ghnassia, ancien DA de Appsfire. Ils sont tous les deux très sensibles aux sujets des influenceurs.

Discutez en temps réel, anonymement et en privé, avec une autre personne inspirée par cet article.

Viens on en parle !
Podacast : En immersion
commentaires

Participer à la conversation

Laisser un commentaire