Image IA d'une vision futuirste de militaires super connectés

Detachment 201 : qui sont ces tech bros devenu colonels de l’armée américaine ?

© FB via ideogram

L’armée américaine vient de renforcer ses étroites relations avec la Silicon Valley en intégrant directement en son sein des directeurs techniques de Meta, OpenAI et Palantir.

Si le monde de la tech et l’armée américaine vivent déjà une vieille histoire d’amour, les deux mondes viennent de passer à la vitesse supérieure. Un communiqué de presse publié par l’US Army a annoncé l’intégration au rang de lieutenant-colonel de quatre grandes figures du monde de l’IA et de la surveillance numérique : Andrew Bosworth, Chief Technology Officer de Meta, Kevin Weil, Chief Product Officer d’OpenAI, Shyam Sankar, CTO de Palantir et Bob McGrew, ancien Chief Research Officer d’OpenAI et conseiller chez Thinking Machines Lab, une startup d’IA qui a récemment levé deux milliards de dollars. Ces techbros vont former le Detachment 201, Executive Innovation Corps, une unité de réserve de l’armée censée accélérer l’avancée technologique de l’armée sur des projets ciblés.

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MILITARY NEWS BEING HIDDEN DAY 2!! Will have more on this tonight - but yea - Palantir is INSIDE THE ARMY #news #data

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Palantir, Anduril, meta, OpenAI, en treillis

Le choix de ces têtes ne doit rien au hasard. Fondée par Peter Thiel, Palantir collabore depuis le milieu des années 2010 avec plusieurs branches de l’armée. On peut notamment citer le projet Maven, un programme d’analyse de vidéos de drone par IA, le déploiement de sa plateforme d’analyse de données et d’aide à la décision Vantage, ou bien encore l’utilisation de son système tactique de renseignement, de ciblage et de fusion multi-capteurs Titan.

De son côté, OpenAI avait signé au début de l’année un partenariat avec Anduril, spécialiste des technologies de défense, pour déployer ses modèles directement sur le champ de bataille. Le 16 juin dernier, soit quelques jours après l’annonce de l’intégration de Kevin Weil, l’entreprise a signé un autre contrat de 200 millions de dollars afin de fournir au ministère américain de la Défense des outils d’intelligence artificielle. Quant à Meta, l’entreprise collabore déjà avec Anduril pour fournir des technologies de réalité virtuelle aidant à l’entraînement des soldats.

La silicon Valley aux commandes du Pentagone ?

Si les collaborations sont monnaie courante, l’intégration de ces CTO directement au sein de l’armée constitue un notable changement de doctrine. Cette évolution s’inscrit dans la mise en œuvre d’un programme de rationalisation des dépenses plus vaste intitulé Army Transformation Initiative. Propulsé par le secrétaire Daniel Driscoll (un proche de JD Vance et des milieux de la tech) et le chef d’état-major Randy George, ce programme a officiellement pour objectif de « faire le ménage » dans les différents programmes de l’armée jugés trop coûteux ou inutiles. Pour le moment, il permet surtout de donner un grade militaire garantissant une quasi-autonomie de décision à des dirigeants d’entreprise n’ayant jamais enfilé un uniforme. Après avoir nommé Michael Obadal, un ancien directeur d’Anduril, au poste de sous-secrétaire du Pentagone (soit le numéro deux de l’armée américaine), Donald Trump poursuit donc sa politique consistant à propulser la Silicon Valley au sommet de la hiérarchie militaire. Qu’est-ce qui pourrait mal se passer ?

David-Julien Rahmil

David-Julien Rahmil

Squatteur de la rubrique Médias Mutants et Monde Créatif, j'explore les tréfonds du web et vous explique comment Internet nous rend toujours plus zinzin. Promis, demain, j'arrête Twitter.

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