
Comment l’IA générative est-elle appréhendée par les managers ? Une nouvelle étude se penche sur la question et dresse le portrait d’une technologie scrutée, déployée sans grand contrôle et dont les risques sont encore mal encadrés…
Dans la vague de l’IA générative qui déferle depuis plus d’un an, le monde de l’entreprise est l’un des principaux marchés. Les opportunités sont énormes pour les acteurs de la tech, mais qu’en pensent les principaux intéressés, et sont-ils prêts ? Kaspersky a mené avec Censuswide une enquête auprès de 251 cadres dirigeants français, en septembre et octobre 2023.
Il ressort de cette étude que les décideurs envisagent la technologie comme omniprésente dans leur entreprise ou en cours de le devenir. Ce déploiement de l’IA générative dans les routines de travail se fait souvent à l’initiative des employé·es : ainsi, 97 % des cadres interrogé·es pensent que l’IA générative est régulièrement utilisée par leurs employé·es. La technologie est une réelle préoccupation pour les dirigeant·es et 95% déclarent discuter de son utilité en conseil d’administration.
La plupart d’entre eux perçoivent les risques, qui pèsent notamment sur la confidentialité des données, et reconnaissent un manque de compréhension profonde de la technologie. Pourtant, seulement 24% des managers envisagent d’établir des règles. « On pourrait supposer que la perspective d'une fuite de données sensibles et d'une perte de contrôle d'unités commerciales critiques pourrait inciter les cadres dirigeants à peser le pour et le contre du recours à l’IA générative, mais nos résultats indiquent que près d'un quart des patrons envisagent déjà de déléguer certaines de leurs fonctions les plus importantes à l'IA », relève David Emm, chercheur principal en sécurité chez Kaspersky.
Si les applications et les finalités de l’IA restent encore un peu floues, la technologie n’en propose pas moins des perspectives intéressantes : 1 dirigeant·e sur 5 déclare que ses employé·es automatisent déjà des tâches comme l’écriture d’emails, tandis que près de la moitié veulent l’utiliser pour automatiser des tâches fastidieuses. « Considérant que l'évolution de l’IA générative ne montre actuellement aucun signe de ralentissement, plus ces applications continueront de fonctionner sans contrôle, plus il sera difficile de les maîtriser et de garantir qu’elles assurent leurs fonctions concernant les principales activités de l'entreprise telles que les ressources humaines, la comptabilité, le service marketing ou encore le service informatique », conclut David Emm.

Participer à la conversation