une voiture tesla qui se crash sur un Elon qui fait un salut nazi

Le plan secret pour faire perdre le contrôle de Tesla et X à Elon Musk

La chute des actions Tesla est devenue le nouveau spectacle des anti-Musk. Ces derniers espèrent voir le milliardaire faire faillite.

Et si Elon Musk faisait faillite et finissait ruiné dans les mois qui viennent ? C’est le pari, un brin fantasmatique, que font de nombreux tiktokeurs qui observent la chute du cours de Tesla depuis quelques semaines. Dans sa vidéo, jay317_13 explique : « Voir Tesla faire banqueroute et Elon Musk perdre tout son argent va être tellement drôle. Et le plus drôle, c’est de voir un bel effet domino sur sa perte de contrôle de Twitter et sans doute de SpaceX. »

D’autres créateurs comme cwkoss nous livrent, sourire aux lèvres, des analyses financières au doigt mouillé sur la manière dont les actions Tesla sont totalement surévaluées et à quel point elles peuvent encore chuter. Vue plus de 1,1 million de fois, la vidéo se termine sur le conseil officieux de vendre une partie des actions d’ici la fin du mois d’avril.

« POV, je me fais détester par le monde entier »

Que s’est-il passé pour que le fleuron de la voiture électrique se casse autant la figure et quel est cet « effet domino » qui pourrait causer la fin d’Elon Musk ? Commençons par le plus évident : après avoir atteint son pic historique le 17 décembre 2024 à 479 dollars, l’action de Tesla a connu une belle dégringolade jusqu’à 222 dollars le 10 mars dernier (l’action se situe plus dans les alentours de 241 dollars au moment où ces lignes sont écrites). Il faut dire qu’entre-temps, le propriétaire de la marque a effectué deux saluts nazis en public avant de prendre la tête du département de l’efficacité départementale (DOGE), à la manoeuvre du plus grand chaos administratif que les États-Unis aient pu connaître. En plus d’avoir coupé des fonds fédéraux, viré des milliers de fonctionnaires et mis la main sur les données bancaires sensibles et privées de l’ensemble de la population américaine, Musk s’est aussi investi dans les campagnes politiques étrangères en soutenant financièrement ou médiatiquement, via X, les partis d’extrême droite en lice ou au pouvoir.

Opération « Tesla Takedown »

En échange, des activistes antifascistes ont fait de Tesla leur cible numéro un dans la lutte contre Elon Musk. Dès le lendemain de l’investiture, un groupe d’activistes a projeté sur la façade de l’usine allemande de Grünheide une image du salut nazi d’Elon Musk accompagnée d’un « Heil Tesla ». Posté sur X, l’image a marqué le coup d’envoi du mouvement « Tesla Takedown » un peu partout dans le monde. Aux USA, de multiples manifestations ont eu lieu devant des showrooms de la marque, obligeant la police à intervenir pour protéger les bâtiments et les vendeurs qui y travaillent. Plusieurs espaces de vente ont été vandalisés, voire carrément incendiés, comme ce fut le cas à Toulouse le 3 mars dernier. Les voitures des particuliers sont aussi visées, à coups de dégradations ou de graffitis en forme de croix gammées, obligeant les propriétaires à installer sur leur pare-brise des autocollants indiquant qu’ils ont acheté le véhicule avant de savoir qu’Elon Musk « était fou ».

« Everything computers »

L’ensemble de ces actions a naturellement mené à une baisse de 45 % des ventes de Tesla en Europe. Avec seulement 7 517 véhicules immatriculés en janvier 2025 contre plus de 15 000 en janvier dernier, le constructeur perd 59 % de ses ventes en Allemagne, 63 % en France et 75,4 % en Espagne. En mars, la firme aurait perdu plus de 760 milliards de dollars. De quoi obliger l’administration à venir au secours d’Elon Musk. Le président Trump a déclaré qu'il qualifierait la violence contre les installations de Tesla de « terrorisme intérieur », tandis que le Département de la Justice a également lancé des enquêtes sur le mouvement de protestation contre Tesla. Le 12 mars dernier, le président est allé jusqu’à se mettre en scène en train de monter dans une Tesla qu’il aurait achetée pour soutenir son « very smart guy » préféré.

Quelques jours auparavant, Elon Musk donnait une interview à Fox News expliquant qu’il avait « beaucoup de difficulté » à gérer son entreprise dans le contexte actuel. Plusieurs médias estiment que le milliardaire retenait alors des sanglots.

Abattre X en ligne de mire

C’est ici qu’interviennent nos vidéos TikTok du début. Une grande partie de la stratégie de « Tesla Takedown » consiste à inciter les investisseurs à vendre rapidement les actions Tesla, car ces dernières représentent le pilier central de la fortune d’Elon Musk. Comme l’explique le Washington Post, le milliardaire détient 13 % des actions pour un total d'environ 120 milliards de dollars en juin 2024. C’est justement ce stock d’actions qui a servi de garantie pour permettre à Musk d’emprunter 6,25 milliards de dollars auprès des banques durant son acquisition de Twitter (qui lui a coûté en tout 44 milliards de dollars). Or, cette garantie était basée sur un prix de l’action Tesla anormalement élevé, lui-même basé sur la réputation de « génie » de Musk, sa présence médiatique positive et le lien qu’il pouvait faire avec d’autres domaines techniques comme l’intelligence artificielle et la robotique. Les activistes misent justement sur un dégonflement important de cette valeur, ce qui obligerait les créanciers à saisir les parts de Musk. Une telle déstabilisation de son empire financier pourrait même empêcher le milliardaire d’injecter des fonds dans X ou d’absorber des pertes potentielles, ce qui signifierait la perte de contrôle sur son outil de propagande favori.

Stop ou encore ?

D’ici la fin du mois d’avril, Tesla fera paraître des résultats trimestriels sans doute en forte baisse, ce qui pourrait activer un cycle négatif au niveau de la bourse. En attendant, les signaux inquiétants pour la marque s’accumulent. Le 13 mars dernier, Kimbal Musk, le petit frère d’Elon ainsi que membre du conseil d’administration de l’entreprise, a vendu 7 % de ses avoirs. Le lendemain, le fonds de pension danois AkademikerPension a annoncé sa décision de mettre Tesla sur liste noire et la vente prochaine de ses 200 actions. En janvier, c’était le fonds suédois Stichting Pensioenfonds ABP qui avait vendu pour 571 millions d'euros de participation. Comme le dit le proverbe, « le plus dur, ce n'est pas la chute, mais l'atterrissage ».

David-Julien Rahmil

David-Julien Rahmil

Squatteur de la rubrique Médias Mutants et Monde Créatif, j'explore les tréfonds du web et vous explique comment Internet nous rend toujours plus zinzin. Promis, demain, j'arrête Twitter.

Discutez en temps réel, anonymement et en privé, avec une autre personne inspirée par cet article.

Viens on en parle !
commentaires

Participer à la conversation

  1. Avatar Alain dit :

    Un géant Au pied d argile !!

  2. Avatar Anonyme dit :

    Si seulement il pouvait cre er cette charogne

  3. Avatar Jean-Louis Tiberghien dit :

    Oups, le vilain garnement est menacé dans sa grande cour de récréation : les États-Unis d'Amérique !
    Mais il va vous étonner, car il compte bien s'acoquiner avec l'empereur des Martiens, Swinga Littlebitmore..
    Néanmoins, avec Trump, il se trouve encore du bon côté de l'histoire, quoiqu'on en pense..

  4. Avatar Anonyme dit :

    Le génie fait recette un certain mais fini par s’épuiser,
    La folie galopante on n’y adhère pas !

Laisser un commentaire