Un couple d'asiatiques sur un parcours de golf

Adieu Tinder, bonjour Strava : la GenZ veut trouver l'amour sur ses applis de hobbies

© Cottonbro

Pour trouver l’âme sœur, la GenZ se tourne désormais vers Goodreads, Strava ou Letterboxd, des plateformes spécialisées et personnalisées, adaptées à ses loisirs.

« Les filles, les mecs de vos rêves ne sont pas sur Bumble, ils sont sur Strava. ». Lassés de swiper dans le vide, certains célibataires ne cherchent plus l’amour sur les applications de rencontre traditionnelles. À la place, ils misent sur les hobby apps, ces applis de niche pour passionnés de course à pied, de lecture ou de cinéma. Les audiences des plateformes dédiées à des loisirs ciblés ont bondi au cours de l’année passée, selon une étude publiée par Sensor Tower. Ce succès a incité Strava, l’application de running, à ajouter une fonctionnalité de messagerie permettant aux utilisateurs de rester en contact, en plus de documenter leurs entraînements. Face au phénomène, un tee-shirt floqué de la phrase « Fuck Tinder, I want your Strava » est même devenu tendance chez les sportifs.

Une alternative à la tyrannie du « swipe »

Cette appli de niche n’est pas la seule à connaître un succès fulgurant. Ravelry, réseau social pour les fans de tricot, compte plus de 9 millions d’utilisateurs. Goodreads, communauté de lecteurs, cumule plus de 150 millions de membres. Letterboxd, l’appli préférée des cinéphiles, a vu son nombre d’abonnés passer de 2 à 14 millions entre 2020 et 2024. L’histoire de Ben et Erica, qui se sont rencontrés via l’application grâce à leur amour pour Mank, l’œuvre de David Fincher, a fait le tour d’Internet. Dans son rapport annuel des tendances, Strava indique qu’un membre de la génération Z sur cinq a déjà eu un rendez-vous avec une personne rencontrée en faisant du sport.

Si les intérêts communs ont toujours permis de tisser des liens, ces plateformes leur ont donné une tournure numérique. Elles sont le témoin d’un nouveau désir des célibataires, lassés de l’aspect « supermarché de l’amour » des applications de rencontre qui incite à « swiper » à gauche à la moindre déception. En favorisant des interactions plus variées et authentiques, les applications de loisirs offrent une connexion libérée du poids des attentes et des injonctions. Ici, on partage ce qu’on aime et on se comprend, dans un espace positif et bienveillant. Cette focalisation sur les passions communes réduit la nécessité d’une modération rigoureuse et améliore l’expérience utilisateur.

De nouveaux modes de dating

Les applications de rencontres n’abandonnent cependant pas la bataille. Elles adoptent le passage au hobby dating, soit le fait de pimenter ses rendez-vous amoureux en réalisant une activité qui sort des sentiers battus. Fin 2024, Bumble s’est associé à plusieurs running clubs parisiens pour proposer une nouvelle expérience de rencontre. À l’occasion de la Saint-Valentin, un partenariat entre Meetic et CanalVOD a vu le jour, « une façon originale de créer un premier lien avant de se rencontrer en personne », indique le communiqué. Plus récemment, c’est Tinder qui a lancé une campagne avec Spotify pour « matcher » au rythme de sa playlist.

Face à un marché saturé, les applications de rencontre spécialisées gagnent, elles aussi, du terrain. Tastebuds, un réseau de rencontre musicale, permet de flirter en fonction de ses goûts musicaux, tandis que Moonz propose de créer des affinités selon son signe astrologique. Mais toutes les niches ne parviennent pas à réunir les cœurs à prendre. Créée en 2018, Dig a fermé après seulement deux ans d’efforts pour rassembler les dog lovers. Pas de quoi perturber la domination de géants comme Tinder et Bumble pour le moment, mais les hobby apps ont le mérite de souffler un vent de fraîcheur sur un secteur en perte de vitesse.

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commentaires

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  1. Avatar Anonyme dit :

    Franchement , que des voleurs , que des bots sur les applications de rencontre ,vraiment du vol en toute impunité

  2. Avatar Anonyme dit :

    Tout à fait compréhensible vu la dérive des sites dédiés, mais pas vraiment nouveau, et pas typique de la ''génération Z''. J'ai l'exemple d'un site de partage photos, qui depuis des années sert aussi assez massivement de lieu de date. Et j'ai pu constater que les plus âgés ne sont pas les moins actifs...

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