Une femme fait dos à un homme, très fachée, tandis qu'il porte le logo TikTok dans sa main

Divorce 2.0 : Ces ex-couples se disputent la garde de leur compte TikTok

© Vera Arsic et PNGegg

Aux États-Unis, des influenceurs divorcés se battent pour récupérer la propriété de leur compte TikTok commun et forcent les juges à inventer des solutions.

Meubles, maison, garde des enfants…, et maintenant compte TikTok. Lors d’un divorce, la répartition des communs est souvent un casse-tête. Mais la montée en puissance des réseaux sociaux comme source de revenus a ajouté une nouvelle dimension aux conflits conjugaux. Aux États-Unis, selon The Keller Advisory Group, environ 27 millions de personnes vivent de la création de contenu en ligne, et près de 44 % d’entre elles en font leur emploi à temps plein. Et lorsque des couples d’influenceurs se retrouvent à se disputer la propriété de leur profil commun, les choses se compliquent.

Le divorce à l’ère des réseaux sociaux

Kate et Mike Stickler, un couple d’influenceurs américains, en ont fait l’expérience : au moment de leur divorce, la question de la garde de leur compte TikTok commun, suivi par plus de 4 millions d’abonnés, s’est réglée au tribunal. Ce qui pourrait ressembler à une simple querelle sentimentale est en réalité d’intérêt économique.

Qui a passé le plus de temps à faire du montage ? Qui apparaît le plus à l’écran ? Qui a su créer l’engagement avec la communauté ? Autant de questions ont animé la bataille juridique entre les deux ex-conjoints. Finalement, Kate a pu conserver le compte TikTok, qu’elle a renommé en « KatStickler ». Son audience a explosé, passant de 4 à plus de 10 millions d’abonnés, alors que Mike, qui a récupéré la chaîne YouTube du couple, l’a finalement fermée et a changé de carrière.

Si la conclusion de cette histoire semble couler de source, les choses sont en réalité plus complexes. Contrairement à des biens matériels comme une maison ou une voiture, il est difficile d’évaluer la valeur d’un compte TikTok. Faut-il diviser les revenus passés ? Doit-on négocier une compensation ? Ou bien abandonner l’un des deux à sa propre reconstruction digitale ? Les juges, encore peu à l’aise avec ces questions, peinent à trancher.

Se protéger juridiquement, la solution ?

Face à ces incertitudes, certains créateurs de contenu préfèrent anticiper. Plutôt que de laisser la justice arbitrer leur avenir numérique, ils choisissent d’inclure leurs réseaux sociaux dans leur contrat de mariage. C’est le cas de Vivian Tu, une influenceuse spécialisée dans l’éducation financière, qui, avant d’épouser son compagnon, a décidé de lister ses comptes sociaux comme des « actifs personnels non partageables ». Elle explique, comme le rapporte le quotidien The Wall Street Journal : « Mes réseaux sociaux sont mon CV. Pourquoi laisserais-je quelqu’un d’autre mettre mon travail sur son CV ? »

D'autres couples optent pour des accords financiers plus équilibrés. Par exemple, le couple d'influenceurs Reza et Puja Khan verse tous les revenus issus de TikTok sur un compte bancaire commun. Une façon d’assurer une répartition plus juste en cas de séparation. Si, pour l'instant, ces affaires sont surtout observées aux États-Unis, la tendance pourrait bien gagner d'autres pays, dont la France, où 15 % des influenceurs vivent de leur activité sur les réseaux sociaux.

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