Donald Trump dans La Création d'Adam à la place de Dieu

Ban définitif, sauvetage de dernière minute, ou zone grise ? Quel avenir pour TikTok aux États-Unis ?

« Tic, tac » pour TikTok ! Les jours du réseau social sont comptés sur le territoire américain en janvier. À moins que…

ByteDance a eu beau jouer sur tous les recours possibles, la décision est à présent inévitable. Le 19 janvier 2025, TikTok devra officiellement « fermer » ses accès sur le territoire américain à la suite d’une loi adoptée en avril 2024 obligeant le géant chinois à vendre sa plateforme à une entreprise américaine, ou à disparaître. Pour rappel, cette loi votée par le Congrès avait pour objectif de prévenir les risques d’espionnage et de manipulation des utilisateurs de la plateforme par les autorités chinoises.

Trump à la rescousse

Dans l’espoir de garder ses 170 millions d’utilisateurs inscrits, ByteDance a épuisé toutes ses cartouches. Après avoir juré qu’aucun transfert de données n’était fait auprès des autorités chinoises, l’entreprise a déposé un recours contre la loi auprès de la cour fédérale d’appel de Washington, le 6 décembre dernier. Face au refus de cette dernière, une demande de suspension de la loi a ensuite été envoyée à la Cour suprême des États-Unis le 18 décembre dernier. Cette demande sera examinée le 10 janvier, et les juges devront décider si la loi viole le premier amendement de la Constitution américaine relative à la liberté d’expression.

En attendant un éventuel retournement, Donald Trump a laissé entendre qu’il n’avait rien contre la plateforme. Dans un post publié sur son réseau de prédilection, Truth Social, le président américain a montré un graphique indiquant que les hashtags liés à son nom avaient généré plus de 36 millions de vues, soit 8 fois plus que sur Instagram.

Alors qu’en 2020, le président sortant soutenait l’interdiction de l’application, ce dernier estime à présent que cette dernière a pu jouer un rôle dans sa réélection, notamment auprès des plus jeunes. Après avoir rencontré le PDG de TikTok, Shou Zi Chew, à Mar-a-Lago le 17 décembre dernier, Trump a fait déposer, par l’intermédiaire de son équipe juridique, une demande de suspension d’application de la loi jusqu’à son investiture, le 20 janvier prochain. Bien qu’il soit très critiqué sur TikTok, Donald Trump pourrait, par son action, se donner une image de défenseur de la liberté d’expression.

Pendant ce temps, sur TikTok

Et les créateurs de contenu dans tout ça ? Sur la plateforme, l’ambiance est à l’expectative, mais aussi à la lassitude. Comme l’indique un article du Wall Street Journal, les tiktokeurs qui gagnent, au total, 300 millions de dollars par an avec leurs vidéos ont pris l’habitude d’avancer dans les limbes de l’indécision. La plupart ont investi d’autres plateformes comme Instagram ou Threads pour pallier la perte éventuelle de leur compte, tandis que d’autres font comme si toutes ces turbulences politico-judiciaires n’existaient pas vraiment. Car même si Google et Apple doivent dans un futur proche officiellement retirer l’application de leurs boutiques respectives, l’accès à TikTok ainsi que la possibilité de poster des vidéos risquent de continuer après la date fatidique, étant donné que la loi n’oblige pas les utilisateurs à supprimer le réseau de leur téléphone.

David-Julien Rahmil

David-Julien Rahmil

Squatteur de la rubrique Médias Mutants et Monde Créatif, j'explore les tréfonds du web et vous explique comment Internet nous rend toujours plus zinzin. Promis, demain, j'arrête Twitter.

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