des youtubeurs pointent du doigt un marathon

Mais pourquoi tous les Youtubeurs se lancent dans des marathons ?

YouTube pullule de vidéos « J’ai couru mon premier marathon », un format qui court autant derrière le défi sportif extreme que les vues qu'il peut générer.

Des youtubeurs qui se lancent dans « le plus gros défi de leur vie », ça vous semble familier ? On ne parle pas ici de grimper sur des montagnes mais de courir un marathon, la nouvelle passion qui agite YouTube. Le spécialiste de street workout Eric Flag, l’étudiant en droit et développement personnel Grégoire Dossier, le mentaliste Fabien Olicard, la spécialiste de recettes RoroCuistot… tous s’y mettent, tous ultra motivés. Comme le sont les Français : 2,96 millions d'entre eux ont franchi la ligne d’arrivée d’une course officielle en France en 2024, soit 11 % de plus qu’en 2019. Quant au marathon, l’épreuve ne fait plus peur aux néophytes. À l’édition de Paris 2025, 51 % des 55 000 participants couraient pour la première fois la distance reine.

De Domingo à Tibo... la longue "trend" ne perd pas le souffle

Les origines du phénomène web remontent au Z-vent 2019. Si la cagnotte caritative recevait 200 000 euros, le streamer Domingo s’engageait à boucler un marathon en moins de 4 heures. Le but atteint, l’exploit est réalisé deux ans plus tard, Covid oblige.

En 2022, c’est le Youtubeur musculation Bazinga, 200 000 abonnés, qui réalisait l’exploit à son tour. Puis en 2023, Eric Flag, 700 000 abonnés, se lançait et inspirait à son tour Bizontang, 34 000 followers sur Instagram qui a petit à petit changé son contenu de la musculation vers les sports d’endurance. En 2025, en sa qualité de « premier » Youtubeur, Tibo Inshape n’a pas pu laisser courir la tendance et a lui aussi goûté aux pavés parisiens.

Le marathon, ou le Kaizen de poche

Quand on voit cet engouement, on pense évidement à Inoxtag et son film Kaisen sorti en 2024. Le marathon ne serait qu’un mini-Everest, plus accessible financièrement, physiquement et logistiquement, mais avec les mêmes ressorts scénaristiques qui ont fait de l'ascension d'Inès la vidéo la plus vue en 2024. Étape 1, le défi fou qui semble impossible. 2, l’entraînement. 3, les doutes. 4, la réussite.

Chacun son format : Zack Nani opte pour une mini-série en 8 épisodes (Plus jamais lent), de l’inscription au jour J. YassEncore préfère un récap de 48 minutes, sa vidéo la plus longue.

« Les Youtubeurs doivent renouveler le côté inspirant pour leur communauté, analyse Alexandre Eyries, enseignant-chercheur en sciences de la communication à l’université catholique de l’Ouest à Niort. Si vous avez la vie de rêve, et qu’en plus vous faites une performance sportive, c’est jackpot ! » Autre bénéfice : « Caricaturés en ados attardés dans leur chambre, ils gagnent en légitimité en montrant rigueur et souffrance », ajoute-t-il.

Trop de marathon tue le marathon ?

Mais s’il est « atteignable par tous » selon le storytelling en vogue, un marathon nécessite tout de même un minimum de préparation. Mélanie, de la chaîne Charles & Mélanie, a ainsi participé au marathon des JO de Paris avec un seul mois d’entraînement dans les pattes. Conséquence, un abandon au 25ème kilomètre, et des commentaires sceptiques sous sa vidéo récap.

« Un marathon, cela laisse des traces et ça nécessite un long entraînement. C’est bien de donner aux gens envie de courir, mais il ne faut pas sauter les étapes », avertit Julie_gnr, influenceuse course à pied. « Quand on apprend le vélo, on roule d’abord avec des roues en plus. » 80 % des coureurs se blessent lors de leur première année de pratique, souvent à cause d’un surrégime. S’ajoute aussi à cela la culpabilité de ceux qui n’y arrivent pas. « Je reçois plein de commentaires de personnes qui n'osent plus courir à cause de leur niveau, regrette Julie. Alors que courir 5 kilomètres, c’est ça la norme ! ». Mais comme il en faut toujours plus, le marathon pourrait laisser place à une nouvelle épreuve encore plus difficile, le triathlon. Nager, pédaler, courir. Parce que 42 km, c’est bof, non ?

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commentaires

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  1. Avatar Jamiecat dit :

    Ce qui fait la vraie valeur d'un être humain, c'est de s'être délivré de son petit moi, et avec les influenceurs, c'est pas gagné.

  2. Avatar Anonyme dit :

    Pourquoi la mode des marathons ? Le marathon c'est avant tout un challenge ou le seul adversaire c'est soi-même, le seul but : se dépasser. Accomplir un objectif avec à la clé une satisfaction purement personnelle.
    C'est sans doute la meilleure alternative à la compétition classique, en 1v1 ou en equipe WINNER VS LOOSER ou alors pour etre le meilleur il faut dépasser les meilleurs, souvent des personnes sur-entrainées, des adversaires inateignables sans passer une vie entière à esseyer d'arriver à leur cheville. Tout ça pour quoi ? un cash prize, une renommée, ou autre trophée qui finalement dégoutent et dissuade l'envie meme d'esseyer.
    Alors que dans le challenge, le marathon, l'adversaire c'est soi et meme si on perd contre soi-meme, et bien c'est simplement qu'on etait trop fort ! donc dans tous les cas on est gagnant.
    C'est sur cette base du depassement de soi et des performances qu'on peut mesurer si on est potentiellement capable de se confronter aux autres, sinon c'est prétentieux.
    Dans le marrathon, les "derniers" sont applaudits.
    La generation jeux video en a marre de jouer pour gagner mais elle fini ses jeux. Et ça n'est pas suffisament glorieux sachant pertinament que bientot l'humain sera dépassé par la machine dans de nombreux domaines. Alors à quoi bon s'entrainer quand on sait qu'on arrivera jamais au sommet des competitions futures ? L(humain augmenté sera toujours en tête.

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