deux enfants mal animé dans un podcast

Qui sera le Joe Rogan des enfants ? Les bébés influenceurs lancent leurs podcasts

Le studio Pocket.watch, spécialisé dans la production de chaînes YouTube animées par des enfants, se lance dans l’audio pour les petits de maternelle.

Love, DianaRyan’s WorldJason Vlog ou bien encore Toys and Colors. Il y a peu de chances que vous connaissiez ces chaînes YouTube, qui cumulent pourtant entre 20 et 301 millions d’abonnés. En revanche, les petits enfants biberonnés à YouTube Kids ont sans doute déjà regardé ces vidéos animées par des créateurs de leur âge. Au programme : pranks avec les parents, défis consistant à passer une journée dans une piscine à boules géante, et tests de nouveaux jouets et junk food colorés directement envoyés par les marques par cargo entier.

Comme La Maison de Mickey, mais en pire

Produites par le studio Pocket.watch, qui est spécialisé dans la fabrication de contenu pour bambins, ces chaînes qui ont littéralement conquis les plateformes vidéo ainsi que les services de streaming comme Hulu ou Peacock sont en train de s’attaquer à un secteur nouveau pour eux : les podcasts animés. Imaginez une petite histoire pleine de mystères racontée par une youtubeuse de 7 ans entrecoupée d’énigmes, de musique ou d’informations éducatives, qui pose des questions aux jeunes auditeurs, le tout encadré par de multiples publicités. C’est en substance ce que propose Love Diana Musical Mysteries, un podcast audio adapté en vidéo d’animation et produit par le studio spécialisé gokidgo. Le résultat est à la hauteur des attentes : absolument irregardable pour un adulte, mais sans doute totalement addictif pour une audience de moins de 4 ans.

L’idée derrière le podcast n’est d’ailleurs pas forcément de proposer un format nouveau, mais plutôt d’étendre la marque des créateurs de contenu (c’est-à-dire les enfants et leur famille) sans impliquer ces derniers dans la production. Dans un article de Business Insider, on comprend que ce genre de format permet à la fois de réduire le stress des tournages sur ces enfants stars, mais aussi de pouvoir continuer à exploiter leur image et de les figer dans l’ambre malgré leur croissance. Comme le dit le directeur du contenu de Pocket.watch, Albie Hecht : « C’est comme si Ryan allait avoir huit ans pour toujours, ou que Love, Diana allait avoir sept ans éternellement. »

L’enjeu de garder l’image de ces enfants stable aux yeux d’un public qui se renouvelle est vital pour une entreprise comme Pocket.watch. Si ces chaînes ont été créées au milieu des années 2010 de manière artisanale et familiale, ces dernières sont à présent des machines à cash qui génèrent, pour le cas de Ryan, 20 millions de dollars par an en revenus publicitaires sur YouTube et plus de 200 millions de dollars de ventes au détail de produits de marque (chiffre de 2019). Les vidéos sont à présent doublées dans de nombreuses langues et vont accaparer pendant encore longtemps l’attention des bébés scrolleurs.

David-Julien Rahmil

David-Julien Rahmil

Squatteur de la rubrique Médias Mutants et Monde Créatif, j'explore les tréfonds du web et vous explique comment Internet nous rend toujours plus zinzin. Promis, demain, j'arrête Twitter.

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