
Le nouveau locataire de la Maison-Blanche lance une attaque générale contre les journalistes américains, à coups de menaces, d'insultes et de procès coûteux.
« You're fired! » Ce slogan bien connu de l’époque de The Apprentice, Donald Trump a pu l’appliquer le 11 fevrier dernier à l’encontre d’un journaliste de l’agence AP. Alors que ce dernier était censé accéder à une conférence donnée dans le bureau Ovale, la Maison-Blanche a décidé de lui révoquer son accréditation. La raison invoquée ? L’agence avait publié un article décryptant un décret présidentiel renommant le golfe du Mexique en « golfe d’Amérique », précisant que cette décision n’avait d’autorité qu’aux États-Unis, le Mexique ainsi que d’autres pays et organismes internationaux n’ayant « pas reconnu ce changement de nom ».
Pression ad nominem
Eugene Daniels, président de l’Association des correspondants à la Maison-Blanche, a qualifié cette décision d’ « inacceptable » et a rappelé que la Maison-Blanche « ne peut dicter la manière dont les médias rapportent les informations. » Pourtant, force est de constater que l'administration Trump a choisi d’ignorer les règles établies et d’aller bien au-delà de ce qui est considéré comme « inacceptable ». Autre exemple marquant : le vendredi 7 février, le président a appelé le Washington Post à licencier Eugene Robinson, chroniqueur lauréat du prix Pulitzer, qu'il a qualifié d’ « incompétent ». Ce dernier avait eu l’outrecuidance d’écrire, dans une tribune, que les sénateurs républicains de haut rang « devraient avoir honte » de ne pas avoir tenu tête à Trump lors du processus de confirmation de certains membres de son cabinet et de ne pas avoir protesté contre les attaques du DOGE contre certains ministères.
On retrouve des menaces similaires proférées sur le compte d’Elon Musk à l’encontre de Katherine Long, journaliste d’investigation au Wall Street Journal, qui avait révélé des tweets racistes de Marko Elez, l’un des lieutenants de Musk au sein du Département de l’efficacité gouvernementale. Fidèle à sa verve habituelle, le milliardaire a déclaré sur X que la journaliste était « une personne dégoûtante et cruelle » et qu’elle devrait être « renvoyée immédiatement ».
Trump's revenge
Cette attitude agressive envers la presse s’accompagne d’un sentiment de revanche qui domine depuis le début de ce second mandat. Après avoir invité des podcasteurs et des journalistes « indépendants » (comprenez pro-Trump) à faire des demandes d’accréditation pour assister aux briefings de la Maison-Blanche, la salle de presse du Pentagone a, elle aussi, redessiné le paysage médiatique de façon encore plus radicale. Le 31 janvier dernier, le ministère de la Défense américain a ordonné aux correspondants du New York Times, de NBC News, de Politico et de NPR de quitter leurs bureaux afin de laisser place au tabloïd conservateur New York Post, à Breitbart News (le média fondé par Steve Bannon, ex-conseiller de Trump) et à la chaîne ultraconservatrice One America News Network.
Cette restructuration des accès au pouvoir et cette volonté de marginaliser certains médias étaient entièrement prévisibles à la lumière du Projet 2025, un document de 900 pages rédigé par le think tank ultraconservateur Heritage Foundation. Véritable feuille de route de l'administration Trump, ce texte envisage l’accès des médias au gouvernement non plus comme un droit, mais comme un privilège. Il redéfinit également le rôle du journaliste, non plus comme un acteur essentiel de la démocratie, mais comme un simple observateur chargé de documenter les activités gouvernementales et d’accéder à l’information publique sous contrôle.
En creusant davantage, on découvre que les sources d’information publiques, gratuites et fiables, comme Voice of America (l’équivalent d’une radio de service public), devront être « mises sous contrôle ». Parallèlement, le financement de la Corporation for Public Broadcasting (CPB), qui redistribue les fonds alloués par le Congrès aux chaînes publiques PBS et NPR, sera tout simplement supprimé.
Pour quelques (millions de) dollars de plus
Mais ces attaques contre les médias ne se limitent pas à la Maison-Blanche et s’étendent désormais aux tribunaux. Donald Trump a intenté un procès de 10 milliards de dollars contre CBS, accusant la chaîne d’avoir manipulé une interview de la vice-présidente Kamala Harris dans l’émission 60 Minutes afin de favoriser sa campagne présidentielle – une allégation que CBS dément fermement. Selon certaines sources, le règlement potentiel pourrait dépasser les 100 millions de dollars versés par Paramount, la maison mère de CBS.
Ce n’est d’ailleurs pas la seule entreprise contrainte de payer le prix fort. En décembre 2024, ABC News, propriété de The Walt Disney Company, a accepté de verser 15 millions de dollars pour régler un procès en diffamation intenté par Trump, en plus d’un million de dollars pour couvrir les frais juridiques. En janvier 2025, Meta a conclu un accord de 25 millions de dollars pour mettre fin à une poursuite liée à la suspension des comptes de Trump sur ses plateformes après les événements du 6 janvier 2021.
Érigé en grand défenseur de la liberté d’expression, Donald Trump pourrait bien être le président qui aura le plus mis la presse et les médias au pas, dépassant largement le triste bilan de Richard Nixon. On a les records qu’on mérite.





Et le vice-president Vance a eu le culot de sermonné l'Europe en l'accusant de limiter la liberté d'ewpression. Trump accuse toujours les autres (à tort) de ce dont il est lui-même coupable. Tout ça promet!!
Ca ne vous fatigue pas de toujours tomber sur TRUMP? quand prisca thevenot (ex porte parole du gouvernement francais) a fait la meme chose avec des journalistes français, parce qu'elle n'avait pas la réponse à leurs questions et les a exclus,ça n'a pas eu l'air de vous déranger plus que ça.
Arrêtons le TRUMP bashing, ils a été élu sur son programme et son attitude envers tout le monde, alors lâchez lui les santiag