Portrait d'Hélène Salmon, Directrice de la communication, Groupe Klépierre

    HELENE_SALMON_OFFICIELLE

    Disruption par l’IA, crise de sens généralisée, guerre en Ukraine, démocratisation du travail hybride, transition démographique, urgence climatique, expansion de la cyber-menace, désinformation de masse…

    Pour donner à comprendre les bascules à l'œuvre dans les entreprises, le Club des Annonceurs nous raconte comment les transitions sont vécues... de l'intérieur.

     

    Hélène Salmon, Directrice de la communication, Groupe Klépierre

     

     

    PERMANENCES

    Malgré la multiplication et la diversité des crises, qu’est-ce qui n’a pas changé dans l’exercice de votre métier ?

    L’accélération drastique de phénomènes de nature diverses (climatique, géopolitique, sociétale), les ruptures technologiques, alliées à la multiplication des risques oblige les organisations autant que les individus repenser les modèles, revenir sur leurs certitudes. Leurs habitudes. A challenger ce qui semblait acquis. Avec plus ou moins de rapidité, de pertinence et de succès. 

    Et pourtant ce qui ne change pas c’est l’incroyable inventivité des uns face au fatalisme des autres, la capacité d’adaptation pour continuer à vivre, à croitre, à se transformer. 

    Ce qui ne change pas c’est le besoin de lien social, de contact, de vivre ensemble.  

    Ce qui n’a pas changé c’est l’ambition de Klépierre faire de ses centres commerciaux la destination shopping préférée ; une destination pour se retrouver, vivre des expériences, des émotions, des tranches de vie. Car le commerce c’est ça aussi : c’est plus qu’une transaction c’est un échange, c’est une promesse, un plaisir.  

    Dans mon métier, ce qui n’a pas changé c’est la nécessité d’accompagner ces transformations, d’anticiper, faire savoir, convaincre, valoriser, fédérer, innover. En vérité c’est un métier très impacté par le changement, par les innovations qui viennent l’enrichir, où doivent toujours primer bon sens, réactivité, créativité.  

     

    RUPTURES

    Comment vous et vos équipes vous êtes-vous adapté à ces mutations ?

    Pour une entreprise comme Klépierre dont l’ADN est d’accueillir du public, l’adaptation porte aussi bien sur la sureté des personnes qui fréquentent nos centres que sur la cyber-sécurité ou encore la sobriété énergétique. Elle porte aussi sur une juste analyse des évolutions de modes de vie à l’œuvre dans la société pour faire venir des enseignes de segments nouveaux, pour adapter l’offre aux nouvelles attentes des visiteurs. Elle porte enfin sur la responsabilité bien comprise du rôle environnemental, social et territorial des centres commerciaux dans leur lieu d’implantation. Qui deviennent, en cas de catastrophe climatique par exemple, des lieux de refuge. 

    Dans un monde idéal, pour s’adapter, il faudrait du temps d’observation, d’analyse, d’écoute et de prise de hauteur, il faudrait échanger et confronter des idées pour bien arbitrer.  Tout ce qui dans la vraie vie nous fait, à tous, souvent défaut.   

    Je crois cependant à l’intelligence collective, à l’expertise, plus encore qu’aux révolutions technologiques et aux outils – néanmoins indispensables et riches d’opportunités, comme c’est le cas de l’IA générative. 

     

    RÉSILIENCE

    Quels sont les défis que vous voulez relever dans les années à venir ?

    A l’échelle collective, donc celle de l’entreprise, ils sont à la fois climatiques et sociaux. Klépierre à cet égard va bâtir la plateforme de commerce la plus durable d’ici à 2030. Avec des engagements ciblés : atteindre un portefeuille net-zéro carbone, agir au service des communautés, développer les talents et promouvoir des modes de vie durables. 

    Ils sont également technologiques - ou comment tirer parti au mieux de l’innovation -, et comportementaux (rapport au travail, l’engagement). Ils relèvent enfin du cœur d’activité. Faire de nos centres commerciaux la destination préférée est une ambition autant qu’un défi, les crises qui se succèdent depuis plusieurs années le montrent bien ; et c’est pourtant ce que le Groupe parvient à faire lorsqu’il développe des projets de rénovation, d’extension, qu’il accueille de nouvelles enseignes, augmente sa fréquentation, montre en somme que le commerce physique est bien vivant !  

     

    UNE IDÉE FOLLE

    Si vous aviez la possibilité d’imposer une nouvelle pratique, ce serait quoi ?

    La vérification systématique de l’information (textes, image, récits). Nous n’avons pas attendu l’IA générative pour que les fake news et la distorsion du réel nous inondent. Mais elle en accroit la nécessité. 

     

    L’ANTI-PORTRAIT CHINOIS

    • Une tendance qui va faire pschitt : La claquette-chaussette (et oui, c’est « retail » ) 
    • La citation qui me définit le moins :  Ce qui ne te tue pas te rend plus fort.
    • Mon anti-héros préféré : Malotru (Le bureau des légendes). Ou Malaussène, le personnage de Pennac.
    • Le plus bel échec de l’Histoire : Le cinéma muet.
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