Un bouledogue avec un harnais Dior

Joyeux Noël Félix ! Mon chien a un harnais Dior, mon chat une montre connectée

Le marché du pet parenting explose. Il pèsera bientôt plus lourd que le marché du café.

En Chine, selon Goldman Sachs, il y a désormais, en ville, plus d'animaux de compagnie que d'enfants de moins de quatre ans. D'ici 2030, on comptera 70 millions de chiens et chats contre seulement 40 millions de tout-petits humains. Aux États-Unis, la GenZ dépense en moyenne 6 103 dollars par an pour ses animaux de compagnie – plus que ce qu'elle met de côté pour sa propre retraite, et 2,5 fois plus que les boomers. Bref : le marché mondial des animaux de compagnie explose et le phénomène est mondial. Au cumul, il atteindra 400 milliards de dollars en 2025. À titre de comparaison, c'est deux fois le marché mondial du café et plus que le PIB annuel de la Finlande. Trois tendances incarnent cette mutation.

Médor sous Ozempic

Dans le marché mondial des animaux de compagnie, le segment de la santé à lui seul atteindra 61,74 milliards de dollars d'ici 2034, soit une croissance de 9,34 % par an. Aux États-Unis, les ménages ont dépensé 40 milliards de dollars en 2024 uniquement pour les soins vétérinaires et les médicaments pour animaux. Les compléments alimentaires pour animaux passeront de 3,14 milliards en 2025 à 4,82 milliards en 2032. Le cas le plus emblématique de cette évolution ? Un Ozempic pour chats et chiens. En décembre 2025, OKAVA Pharmaceuticals a annoncé le premier implant GLP-1 pour animaux : l'OKV-119, administré en une seule fois, fera office de cure d'amaigrissement pour un coût total de 600 dollars. La médicalisation ne s'arrête pas là. De la glucosamine pour les articulations, des probiotiques pour la digestion, des multivitamines et du resvératrol pour la longévité et jusqu’aux friandises à la mélatonine…, la pharmacie des animaux ne cesse de grossir. Les produits calmants ne se présentent pas toujours en format pilules. Les lits anti-anxiété, les diffuseurs de phéromones, ou les colliers de monitoring comme PetPace 2.0 veulent éviter toutes sensations d’inconfort à nos petites bêtes, avant tous symptomes.

Surveiller et nourrir

Par rapport à la santé, la pet tech reste un poid plume. Mais elle est en plein boom. Elle devrait passer de 19,98 milliards de dollars en 2025 à 118,35 milliards d'ici 2033, soit un taux de croissance de 25 % par an. La Chine est archi leader. Là-bas, les ventes de désodorisants automatiques, de distributeurs intelligents et de litières connectées ont doublé ou triplé en 2024. Les colliers connectés connaîssent une croissance rapide : de 4,16 milliards de dollars en 2025 à 10,43 milliards en 2032 (CAGR 14 %). Les GPS, trackers d'activité et autres caméras interactives sont les nouveaux must have. Ces objets de surveillance permanente révèlent surtout l'anxiété de propriétaires qui ne supportent plus d'ignorer où est leur animal, ce qu'il fait, s'il bouge assez. Une étude MetLife montre que 53 % des travailleurs accepteraient un emploi moins bien payé en télétravail pourvu qu’ils puissent rester à côté de leur animal. 15% des salériés ont refusé ou accepté un poste en fonction de l'impact sur leur animal, et 56 % ont pris un jour de maladie pour s'occuper de lui.

Son hiver sera plutôt Saint James ou Adidas ?

L'anthropomorphisation va plus loin que jamais. Le marché mondial du vêtement pour animaux passera de 6,3 milliards de dollars en 2025 à 10,6 milliards d'ici 2035. Des chaussures imperméables pour chiens avec bandes réfléchissantes font fureur sur Amazon (17 000 avis cinq étoiles) et prétend protéger les pattes de la neige comme du bitume. Adidas a lancé sa première ligne de vêtements de sport pour animaux et on trouve désormais des lunettes de soleil pour chiens avec protection UV et lentilles polarisées, « idéales pour la moto, la voiture, le vélo, la randonnée et la natation ». Il existe un harnais en forme de grenouille avec un sac à dos intégré afin que Toutoute puisse transporter ses jouets et ses friandises mais on peut lui préférer la version luxe de chez Dior ou le Pull Saint James à rayures et col montant pour d’élégantes balades sur les remparts de Saint-Malo.

Béatrice Sutter

J'ai une passion - prendre le pouls de l'époque - et deux amours - le numérique et la transition écologique. Je dirige la rédaction de L'ADN depuis sa création : une course de fond, un sprint - un job palpitant.

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