Florent Moyer, Co-fondateur de l'Association Janus

Florent Moyer est membre de L’ADN Le Shift, le collectif du média L'ADN, son prolongement humain.

Si vous deviez raconter votre parcours en quelques lignes… quel fil rouge relie vos différentes vies professionnelles et personnelles ?

F.M. : Autodidacte passionné par la Culture, après avoir beaucoup voyagé, j'ai co-fondé Vive la Culture ! en 2012 qui est un média de curation culturelle pour promouvoir et défendre la diversité culturelle. Puis récemment j'ai co-fondé l'association Janus International afin de mettre en avant les problèmes que posent les outils numériques sur la question des données personnelles, de l'addiction et de la perte de nos repères démocratiques. Je suis aussi écrivain, peintre et développeur, gardant toujours en tête que ce sont les hasards de la vie qui nourrissent la création.

Aujourd’hui, qu’est-ce qui vous occupe l’esprit ou vous fait vous lever le matin (en dehors du café) ?

F.M. : L'envie de créer, de protéger et de partager, car il me semble que ces actes sont au cœur d'un processus de transmission et d'amélioration des êtres humains.

Y a-t-il une rencontre, une date ou un moment qui a changé votre manière de voir le monde ?

F.M. : Je me souviens enfant des images de la chute de mur de Berlin comme de quelque chose qui me faisait entrer dans un monde à la fois complexe et fascinant. Une certaine idée de l'espoir, d'un monde meilleur.

Les œuvres (romans, films, expositions, séries, BD, musiques…) qui vous ont retourné·e ou que vous glissez volontiers dans les mains de vos amis ?

F.M. : J'aime la peinture sous toutes ses formes, le nouveau roman ( La Jalousie de Robbe-Grillet ), Duras et Sartre ont changé ma vie, Erik Satie, Radiohead ou Justice me propulsent dans le ciel étoilé. Pour les séries, j'aime les tendres loosers de Slow Horses ou les touristes pathétiques de White Lotus. Le livre que je glisse dans les mains de mes amis, c'est soit Novecento : Pianiste d'Alessandro Barrico soit L'usage du monde de Nicolas Bouvier.

Mutation ou transformation : quel grand changement (sociétal, technologique, culturel…) vous semble le plus déterminant pour votre secteur ?

F.M. : Tous les changements sont déterminants pour les milieux culturels, la façon de "consommer" la culture en nous brûlant la rétine sur nos écrans, la façon de la protéger à l'heure de l'IA qui avale tout comme un ogre et la façon de la faire émerger à l'heure les buisness plans décide de ce qui doit vivre ou mourir.

Une collaboration, un projet ou une initiative dont vous êtes particulièrement fier·e ?

F.M. : Je suis fier de tous les projets auxquels j'ai participé puisqu'ils ont été utiles, mais je suis particulièrement fier de tenir le cap de mon média culturel "Vive la culture ! " depuis plus de 13 ans.

Votre manière d’innover : comment cultivez-vous la curiosité ou la créativité dans votre quotidien professionnel ?

F.M. : Premièrement en lisant beaucoup la presse, deuxièmement en marchant beaucoup et troisièmement en échangeant avec les autres. Je ne crois pas au savant fou solitaire qui sauve le monde dans sa tour d'ivoire. Il faut être au contact des autres, seul on a pas de réponses, on a que des questions.

Une personnalité ou un courant de pensée qui influence votre manière de voir le monde du travail ?

F.M. : Je n'ai pas de maître à penser. Mais il n'en reste que je me sens proche de certaines pensées : Pierre Rabhi et sa sobriété heureuse, Alain Damasio et son rapport aux nouvelles technologies... bien d'autres sur tant de sujets.

Vous faites partie de L’ADN Le Shift, ce think tank un peu hors-norme : qu’avez-vous envie d’y trouver, ou d’y apporter ?

F.M. : Des regards différents, la confrontation est féconde quand elle s'exerce dans un cadre apaisé, ce qui n'est plus possible aujourd'hui en ligne et rarement dans les médias. J'y apporterai aussi mon regard, imparfait mais volontaire.

Votre ambition ou vos rêves pour demain : quel impact aimeriez-vous avoir sur votre organisation, votre secteur ou la société ?

F.M. : De nous rendre la capacité de débattre, de faire société et d'avancer ensemble.

Enfin, si vous deviez résumer votre raison d’être en une phrase, une maxime, une réplique culte ou même une punchline… Ce serait ?

F.M. : Une phrase de Blaise Cendrars : "Il suffit de mettre la philosophie au bout des sentiments pour réinventer le monde."

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