
Vous êtes tentés par un cours d’essai de vélo indoor ? Ne forcez pas, vous pourriez bien y laisser vos reins.
Romain, 34 ans, n’est pas ce qu’on appelle un sportif du dimanche. Il nage plusieurs kilomètres deux fois par semaine et court presque aussi souvent. Il adore le sport et est tout de suite partant quand une de ses collègues lui propose d’essayer l’indoor cycling.
Le principe : dans une salle plongée dans le noir, un peloton de vélos d’appartement est installé devant un coach qui hurle aux participants des indications sur une musique motivante. En France, surtout dans les grandes villes, le nombre de cours d’indoor cycling, aussi appelé spinning, RPM pour « rotation par minute » ou encore Dynamo Cycling, explose. Et pour cause, il ne s’agit pas seulement de faire du vélo d’appartement en groupe, mais bien de vivre des « expériences immersives », des entraînements dans des « univers captivants » où l’on est invité à « repousser [sa] résistance » et perdre jusqu’à « 500 kcal par séance ». Oui, mais à quel prix ? Cette activité n’est pas sans risque pour les débutants.
« Comme c’était mon premier cours, raconte Romain, je me suis installé tout au fond avec deux collègues. Après seulement 5 minutes, j’ai commencé à avoir mal aux cuisses. Je me suis dit que je n’allais jamais tenir 45 minutes. Bon, j’ai regardé autour de moi, tout le monde était à fond. J’ai essayé de changer un peu de position et j’ai tenu, tant bien que mal, jusqu’à la fin de la séance. »
« Mon urine est noire »
Au moment de descendre de son vélo, ce consultant dans un cabinet d’audit à la Défense sent que les muscles de ses cuisses sont terriblement raides. Il a du mal à marcher jusqu’au métro qui le ramène chez lui. « J’arrive finalement au pied de mon immeuble, il me reste les quatre étages à monter… Je galère. » La nuit est difficile. Les jambes de Romain sont de plus en plus dures. Il n’arrive bientôt plus à les plier. « Au milieu de la nuit, je vais aux toilettes. Et là, je me rends compte que mon urine est noire », décrit-il.
L’intensité de la séance de Dynamo Cycling a entraîné chez lui une rhabdomyolyse. Concrètement, il a fourni un effort si intense qu’il a causé des lésions sur les muscles de ses jambes. Les tissus endommagés ont libéré certains composants intracellulaires dans son organisme que ses reins n’ont pas su gérer. C’est très grave, et si Romain n’est pas rapidement pris en charge, il risque de mourir.
Attention aux premiers cours
Le cas de Romain semble rare. Pourtant, une étude américaine — où le spinning est encore plus développé qu’en France — publiée en 2017 dans le Journal of Medicine par la néphrologue Maureen E. Brogan répertorie plusieurs cas de patients qui se sont présentés aux urgences avec les mêmes symptômes que Romain après avoir participé à leurs premiers cours de spinning.
D’après elle, ces cas sont inhabituels. En effet, la rhabdomyolyse, en soi, est une pathologie qui survient la plupart du temps à la suite d’un traumatisme mécanique, comme un écrasement des muscles ou un choc électrique. Les pompiers et policiers sont d’ailleurs sensibilisés à cette pathologie. On peut aussi l’observer après la prise de médicaments comme des antibiotiques ou antipsychotiques, ou de drogues illégales de type cocaïne et amphétamines, ou encore lors d’une infection comme la grippe.
Dans le cas particulier où la rhabdomyolyse survient pendant ou à la suite d’un effort, ce sera plutôt lors d’épreuves d’endurance très exigeantes comme les marathons ou ultratrails. Et pourtant, pour la chercheuse, la conclusion est sans appel : pratiquer pour la première fois du vélo d’intérieur en groupe ne doit pas être fait n’importe comment, car cela expose les débutants à « des risques significatifs de rhabdomyolyse d'effort ». Pour Romain, tout va mieux, même si le parcours a été compliqué.
Œdème de 10 kilos et hospitalisation
« J’ai fini par consulter un médecin généraliste qui m’a dit d’aller aux urgences. Mais je suis ressorti le soir même après une perfusion pour me réhydrater. » Quelques jours plus tard, les symptômes n’avaient pas diminué, et après des analyses de sang très mauvaises, il sera finalement hospitalisé pendant une dizaine de jours. « Ce qui a été le plus impressionnant, c’est que j’ai fait un œdème énorme : j’ai pris 10 kilos en 3 jours, j’avais les jambes qui explosaient. »
Une conséquence directe de l’insuffisance rénale dont il souffrait. Aujourd’hui, Romain est suivi par un néphrologue une fois par an. Il n’a jamais retenté le vélo indoor et, même en extérieur, il trouve toujours une bonne excuse pour ne pas monter sur un vélo quand on lui propose. Il éprouve aussi une grande appréhension avant d’essayer un nouveau type de sport.
Attention aux images gérées par Mindjourney !!
Une séance de indoor cycling est loin de ressembler à votre image hyper sexiste … que des femmes ultra canons en maillot de bain ! C’est loin de la réalité en France en tout cas.
Je pratique le Spinning ou RPM depuis 20 ans, et il est essentiel que l'instructeur explique, avant de démarrer, la régulation de la résistance ainsi que la bonne position sur la selle. L’objectif n’est pas de se faire mal, mais de passer un bon moment en activant notre corps. De même, si je devais courir un marathon demain sans jamais avoir couru auparavant, je finirais à l’hôpital. Il faut faire preuve de bon sens.
"Romain n'est pas ce qu'on appelle un sportif du dimanche..." Permettez-moi d'en douter quand même !
Et quand bien même !
Ca fait plus de 10 ans que je pratique le sport en salle, et je n'ai jamais entendu un truc pareil. A chaque séance, il y a des nouveaux, des "sportifs du dimanche" comme vous dites, mais aussi des sportifs (des vrais)... Au pire, quelques uns ont pu faire un petit vomi. Mais de là à faire une rhabdomyolyse !
Oui c'est vrai, j'en ai vu 2 cas sur des ultra (trail) mais celles-ci sont justifiées avec des déshydratations sévères.
Bref, faire d'un cas un article généralisant la dangerosité d'une pratique... c'est limite limite. Et ce n'est du "journalisme du dimanche" !
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Si on comprend bien votre article ça n'a rien avoir avec le fait que ce soit du cycling indoor sont souci, mais sont insuffisance rénale. il aurait pu faire sa rhabdomyolyse n'importe ou dans le cadre d'un effort trop intense. et meme en faisant une course en pleine nature. Ce n'est donc pas le souci de la pratique en salle (on pourrait s'attendre à un effet néfaste du à une mauvaise ventilation des lieux, trop de CO2 je ne sais quoi mais rien à voir au final;) le cycling indoor n'est en rien plus mauvais que faire du ski de fond. Atténuez un peu vos angles d'article au risque de vous décridibiliser davantage.. (et non je ne fais pas et défend pas le cycling indoor, juste une tournure d'article qui n'a pas de sens)