Mais qui sont ces Suédois qui rendent à nouveau le hi-tech sexy ? Fondé par des anciens de la mode (Acne Studios) et du gaming (NetbabyWorld), Teenage Engineering a créé un cult-following en mêlant électronique, art, et design.
« L’entreprise tech préférée de votre entreprise tech préférée. » Voilà comment le site américain The Verge présente les Suédois de Teenage Engineering, cette entreprise hybride qui collabore autant sur des platines futuristes avec des créateurs comme Virgil Abloh, qu’avec des grandes entreprises comme les Britanniques de Nothing, sur le design du 2a, un smartphone transparent. Car en plus de créer ses propres produits, la réussite de Teenage Engineering fait qu’ils exportent aussi leur design chez les autres. La raison de ce succès ? Un design léché qu’ils appliquent à toutes leurs créations, allant du synthétiseur – leur secteur historique –, jusqu’à la console portable, ou à l’imprimante 3D. Alors que des fan concepts fleurissent tous les trois jours sur le Web, leur esthétique est tellement copiée que certains les présentent comme le prochain Apple. À chaque nouvelle sortie, leur aura ne cesse en tout cas de grandir.
Loud-hardware
Comme lors de la récente présentation au CES de Las Vegas du Rabbit R1, le premier smartphone IA à seulement 200 dollars, designé par nos chers Suédois, et dont les commandes ont surpassé les attentes. Renouant avec une physicalité absente chez Apple, le petit appareil orange ressemble à un Pokédex, avec une molette et une caméra rotative – irrésistible. La force de Teenage Engineering est de produire un hardware joueur, qui ne s’efface pas pour laisser place à l’expérience comme chez Apple, mais qui en fait intégralement partie – du loud-hardware. Le cofondateur Jesper Kouthoofd parle d’ailleurs du Rabbit R1 comme d’un Tamagotchi sous IA. Couleurs pétantes, hyperphysicalité, inspiration gaming… Ces éléments qui font son succès, on les retrouve dès les débuts de la marque.
Craving machine
Teenage Engineering a fait parler dès la sortie de son premier produit en 2010, le OP-1. Un contrôleur destiné à la production musicale, au design rétrofuturiste, avec une interface inspirée des jeux vidéo Atari. On y trouve déjà ce code couleur devenu la signature de la marque, gris clair avec une touche d’orange, qui sont en ce moment bien à la mode – utilisées par Apple sur son casque Vision Pro, aussi comparé au Nintendo Nes Zapper de 1985. Si Teenage Engineering n’a jamais caché ses inspirations du gaming, Apple serait-il devenu suiveur en la matière ? L’inverse est aussi vrai, car on voit l’inspiration venue d’Apple chez Teenage Engineering. Prémisse de la passion pour les touches de clavier modifiables qui existe aujourd’hui, Teenage Engineering propose dès 2010 des pièces alternatives aux formes et couleurs variées pour customiser le OP-1 et le rendre encore plus playful. Une véritable « craving machine », comme tout ce qu’ils font, qui crée un fort désir même chez ceux qui n’en ont pas l’utilité.
Supreme de la tech / Lifestyle tech
Peut-être cette faculté vient-elle du fait que Jesper Kouthoofd a aussi cofondé une des marques de mode les plus in du moment, Acne Studios (Associated Computer Nerd Enterprises), avant de créer Teenage Engineering, qui possède aussi ce côté cool et indé. On l’a vu avec le TP-7, un très beau magnétophone à 1 500 euros, que les comptes Insta de Highsnobiety et consorts ont relayés comme une nouvelle collection Supreme. Tout le monde le veut, mais personne ne sait pourquoi. Mais Teenage Engineering sait aussi parler à tout le monde, et leur spécialité est même d’aller là où on ne les attend pas. Ils ont ainsi créé le design de la Playdate, une console portable rétro à 200 euros, toute jaune et toute mignonne, équipée d’une manivelle et d’un écran noir et blanc très haute résolution (avec des jeux indés créés pour elle). Encore un succès. Impossible de dire si Teenage Engineering sera un jour aussi influent qu’Apple… Ce qui est sûr, c’est que cette marque hybride de lifestyle tech – qui a aussi une gamme de fringues sur son site – n’a pas fini de faire bouger les lignes.
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