Portrait de Sophie Kerob, Directrice et Fondatrice, Wooskill

    Sophie Kerob

    Disruption par l’IA, crise de sens généralisée, guerre en Ukraine, démocratisation du travail hybride, transition démographique, urgence climatique, expansion de la cyber-menace, désinformation de masse…

    Pour donner à comprendre les bascules à l'œuvre dans les entreprises, le Club des Annonceurs nous raconte comment les transitions sont vécues... de l'intérieur.

     

    Sophie KEROB – Directrice et Fondatrice, Wooskill

     

     

    PERMANENCES

    Malgré la multiplication et la diversité des crises, qu’est-ce qui n’a pas changé dans l’exercice de votre métier ?

    Wooskill est une plateforme collaborative de partage de compétences, où l’on peut réserver une visio avec un Talent de son choix, dans 350 domaines de compétences. Nous nous inscrivons pleinement dans la Sharing Economy.

    Les crises répétées que nous avons connues ont favorisé l’émergence de ces modèles collaboratifs. Nés des industries des « biens », ils s’étendent aux services. C’est ce qu’on a de plus précieux que Wooskill propose de partager, transmettre et monétiser : ce qu’on sait.  Pour le plaisir de transmettre ou pour arrondir ses fins de mois. Et à un tarif imbattable pour le client, car en direct, sans intermédiaire. Ce modèle est particulièrement vertueux en période de crise et de baisse de pouvoir d’achat.

    Une autre conséquence des récentes crises est l’essor de la visio, qui permet à wooskill de dissiper toute frontière géographique et démocratiser l’accès aux compétences, d’où qu’on soit.

    Enfin, ces crises ont renforcé la quête de sens chez les gens de tous horizons. D’où l’essor des auto-entrepreneurs et celui du désir d’ « utilité », 2 tendances de fond très en phase avec le positionnement de wooskill.

     

    RUPTURES

    Comment vous et vos équipes vous êtes-vous adapté à ces mutations ?

    La quête de sens va, chez les jeunes, avec un certain détachement du Travail, voire une fuite vers un modèle de vie très différent. S’ajoute à cela une pénurie structurelle de ressources qualifiées sur les métiers en tension qui sont au cœur de notre activité : développement informatique, marketing digital, IA…

    Cela rend le recrutement des talents de plus en plus complexe, il a fallu s’adapter en insistant sur la marque employeur et en ouvrant le capital à nos collaborateurs fidèles. Nous recourrons de plus en plus à des freelances, ce qui permet de variabiliser les coûts et d’appeler les bonnes expertises au bon moment. Enfin, nous faisons appel à des mentors séniors en accompagnement de ressources plus juniors et moins qualifiées, nouveau modèle très vertueux au niveau financier comme pour le développement de nos équipes.

    Autre rupture de taille : les possibilités offertes par l’IA. Dans notre secteur d’activité, les potentialités sont nombreuses, en particulier dans la création de contenu, dans l’amélioration de la productivité opérationnelle, et dans l’accompagnement de utilisateurs.

     

    RÉSILIENCE

    Quels sont les défis que vous voulez relever dans les années à venir ?

    Un de principaux défis personnels est d’équilibrer nos vies privées et professionnelles, dans une start-up qui requiert une force de travail colossale. Au niveau collectif, nous souhaitons valoriser les talents de chacun, et démocratiser l’accès aux compétences. La réussite de ce projet va demander encore de lourds investissements humains et financiers, en particulier pour développer notre notoriété, mais ce positionnement répond à des évolutions fortes de la société.

     

    UNE IDÉE FOLLE

    Si vous aviez la possibilité d’imposer une nouvelle pratique, ce serait quoi ?

    Notre projet est à lui seul une idée folle. Qu’on puisse tous apprendre les uns des autres, sans quitter son salon. Développer « un pont » entre chacun d’entre nous et l’ensemble des talents qui nous entourent. Qu’on puisse échanger en direct avec le  « sachant » dont on a besoin, quel que soit le domaine, quand on veut, d’où on veut…

    Une nouvelle pratique qu’on lance en ce moment est la « transmission solidaire » : des stars, des personnes influentes mais aussi tout un chacun peut proposer des masterclass au grand public, pour partager leur talent et transmettre leur expérience, au profit d’associations qui leur tiennent à cœur. Ainsi, on apprend ou en enseigne tout en soutenant de nobles causes.

     

    L’ANTI-PORTRAIT CHINOIS

    • Une tendance qui va faire pschitt : Le wokisme
    • La citation qui me définit le moins : « Ayez le courage de ne pas savoir un grand nombre de choses afin d'éviter la certitude de ne rien savoir.» Sydney Smith
    • Mon anti-héros préféré : Mozart, à la fois génial dans sa créativité et la richesse de son œuvre, et déconcertant de légèreté et faiblesses.
    • Le plus bel échec de l’Histoire : La découverte de la pénicilline par Alexander Fleming, née de moisissures inattendues sur ses cultures de staphylocoques.
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