
Pas lu, pas pris ? Si personne ne lit les conditions d’utilisation des sites, d’autres s’en chargent pour nous. Et détaillent les risques auxquels chacun s’expose.
Pourtant, en validant ces pages, chaque internaute signe un véritable contrat le liant à la plateforme sur laquelle il s’inscrit. Un blanc-seing dont les conséquences peuvent êtres lourdes : réutilisation de photographies à des fins publicitaires, enregistrement du visage, géolocalisation... Pour combler ce manque, un projet américain baptisé « Terms of Service; Didn't Read » (pour conditions d’utilisation, je ne les ai pas lues) vient d’être relancé.
Le collectif met en place une opération de financement participatif. Son objectif : recueillir suffisamment de fonds pour rémunérer les personnes dont la tâche est de lire, analyser, retranscrire ces conditions générales d’utilisation aux simples internautes que nous sommes. Ces spécialistes sont en très grande majorité bénévoles mais pourraient, à terme, être rémunérés à hauteur de 20 euros de l’heure.
TL;DR se propose de remettre l’utilisateur au centre du Web en lui permettant d’être conscient de ses décisions. La tâche est conséquente dans la mesure où ces conditions sont régulièrement modifiées par les éditeurs comme Facebook, Instagram, Google, Twitter, Netflix, Amazon ou Apple.
Une intelligence artificielle pour comprendre à ta place
C’est notamment le cas de Polisis, un outil nourri au machine learning dont le but est d’analyser les règles de gestion des données personnelles des sites Web. Un chatbot peut répondre aux questions simples des internautes, et proposer des résultats sous forme de graphiques présentant les informations collectées et leur utilisation.
Les créateurs de Polisis, des experts des universités du Michigan, du Wisconsin et de l’école polytechnique fédérale de Lausanne, ont déjà développé des plugins Firefox et Chrome. Leur objectif est maintenant de nouer des partenariats avec des acteurs institutionnels en charge de la protection des données.
Un travail salutaire et qui profiterait à tous. On dit merci qui ?
Il n'y a peut-être pas à financer des personnes pour analyser les conditions générales des "grands prédateurs" de données : je crois que des outils supportant (vraiment) l'intelligence collective seraient utiles.
Ainsi je me suis livré à quelques explorations de grands fournisseurs en remettant sous forme d'un simple word la compilation des multiples renvois à d'autres articles.
Je m'étonne que la CNIL tolère la forme adoptée qui rend la lecture très difficile, quant à la compréhension n'en parlons pas : je la crois quasiment impossible.
Aussi les listes (un peu cachées) des sites associés auxquels les informations de votre navigation sont transmises, c'est proprement hallucinant: des dizaines et des dizaines !