telecommande

Sommes-nous condamnés à devenir des télécommandes ?

Les derniers appareils connectés ont un point commun : ils sont commandés par la voix. Véritable star du CES, la commande vocale fera de nous les grands ordonnateurs d’Alexa et de Siri.

Ceux qui ont prédit que le futur ne serait composé que d’écrans tactiles seraient-ils en train de manger leur smartphone ? Au vu de la majorité des produits présentés au Consumer Electronic Show 2018, leur prédiction a perdu en crédit tant les services intégrant des commandes vocales sont légion.

Ils s’appellent Alexa, Siri ou Cortana. Sous des dehors sexys, on ne trouve rien de moins que les assistants vocaux d’Amazon, Apple, Microsoft ou de Google. Après les enceintes connectées l’an dernier, le temps de l’intégration dans les produits du quotidien est venu. Créant de fait des objets mi-robots, mi-frigos au comportement pas encore totalement assuré et à la vocation incertaine. Et l’humain dans tout cela ? Il commande, il ordonne, il régente un parc d’objets connectés plus ou moins utiles grâce à la voix.

 

Tour de contrôle de ces assistants, l’utilisateur devient une télécommande parfaite pour parler aux machines. Utile pour recréer un semblant de pouvoir jupitérien à domicile, un poil lourdingue lorsque l’inutilité côtoie le manque de praticité.

Des toilettes commandées par la voix…

Le constructeur de toilettes Kohler a dévoilé un cabinet connecté dont l’unique leitmotiv est de vous écouter dire « tire la chasse ». Merveille de la technologie, il accomplira son labeur sans que l’utilisateur phobique des germes ne s’abaisse à toucher la cuvette. Le petit « Plus produit » est redoutable : le cabinet Numi peut afficher différentes couleurs en fonction de votre choix et réchauffera la toilette lorsqu’il détectera un humain en approche.

Tout comme la salle de bain, le salon est pris d’assaut par les assistants vocaux. Aux Etats-Unis, la société de diffusion de télévision par satellite Dish Networks a annoncé avoir intégré les services de Google Home pour contrôler la télévision. Un utilisateur pourra changer de chaîne et regarder ainsi d’autres programmes, sans avoir recours à une télécommande.

L'audio (casques, barres de son), enfin sert de terrain de jeu pour introduire des mécanismes d'écoute (sic) de l'utilisateur. Le groupe Polk Audio a imaginé un système permettant de diminuer le son d'une musique. Nul ne sait encore s'il faudra hurler pour se faire entendre lorsque le son sera trop élevé.

Le « hic » c’est qu'il faudra que les constructeurs rentabilisent ces services. Pourrait alors s’ouvrir la grande porte infernale qui pousse à devoir écouter de la publicité sur ces mêmes enceintes. Alexa est déjà en mesure de recommander certaines marques de bière ou de donner son avis sur le film que vous êtes en train de regarder. Amazon tente en effet de rendre plus actif que réactif son haut-parleur connecté. A terme, l’outil devrait donc développer une opinion. Et pourquoi pas, lui aussi, servir de télécommande intuitive.

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