En matière de numérique aussi, le confinement agit comme un révélateur des inégalités.
Télétravail, concerts en VR, apéro en visio et sortie virtuelle au musée… le confinement nous a forcés à transposer nos vies sur des supports numériques. Et vite ! Mais pour certaines personnes, passer au numérique n’a rien d’une promenade de santé.
D’après la mission d’information sur la lutte contre l’illectronisme et pour l’inclusion numérique, 20% de la population déclare avoir un accès limité ou inexistant à internet. Une situation qui n’a pas manqué de créer un sentiment d’injustice chez ces laissés pour compte du numérique pendant le confinement, explique le Sénateur Jean-Marie Mizzon qui préside la mission d’information.
Interrogé – en visioconférence – dans le cadre de la mission, le Défenseur des droits Jacques Toubon a rappelé que « 13 millions de personnes déclarent avoir des difficultés dans l’usage des outils numériques ». Une telle fracture numérique pose la question de la digitalisation de nombreux services et l’abandon du papier pour certains formalités administratives.
Un mal qui ne touche pas que les plus âgés
Sans surprise, les plus de 70 ans sont moins connectés que le reste de la population. Leur taux de connexion atteint les 57% quand celui de la population totale s’élève à 85%. Mais avoir une bonne connexion ne garantit pas de savoir utiliser les outils numériques. Jean-Marie Mizzon précise donc que de nombreux jeunes sont en situation d’illectronisme. Qu’importe qu’ils passent leur temps à danser sur TikTok, les jeunes se retrouvent parfois incapables de remplir un formulaire en ligne « car ils ne comprennent le langage administratif ». Et ça, même la 5G n’y changera rien. D’ailleurs, 17% des Français et Françaises ne possèdent pas de smartphones. Et même parmi les millennials qu’on veut hyper-connectés, ils sont 8%, souvent plus par choix que par incapacité.
Le numérique, accélérateur des inégalités ?
Certains rêvent déjà à une société du tout-numérique et à la généralisation du télétravail à 100%. Mais ces chiffres nous rappellent que c'est aussi un excellent moyen d'accroître les inégalités.
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