Le robot Sophia, considéré comme l’un des plus avancés au monde, a vendu sa première œuvre d'art aux enchères pour près de 700 000$. Soutenue par la blockchain, la vente surfe sur la technologie en plein boom des NFT qui permet de certifier l'authenticité d'objets de collection virtuels.
Article mis à jour le 26/03/2021
Le 25 mars, le robot Sophia a vendu l'une de ses œuvres aux enchères pour la somme de 688 888$. Disponible sous la forme d'un NFT, ces jetons non fongibles qui certifient la valeur d'objets numériques et de créations artistiques, le lot comprend un autoportrait physique de l'humanoïde ainsi qu'un fichier MP4 de 12 secondes illustrant l'évolution de l'œuvre.
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Certaines œuvres sont toujours en cours de vente, notamment l'édition d'un portrait de Sophia, dont les enchères atteignent déjà les 12 millions de dollars, nous informe un communiqué reçu le 26 mars.
En 2017, Sophia devenait le premier robot à obtenir la citoyenneté d’un État. Elle est aujourd’hui la première entité non humaine à vendre aux enchères sa propre œuvre numérique soutenue par NFT, ces « jetons non fongibles » en plein essor qui rendent infalsifiables des œuvres ou objets de collection numériques.
L’annonce de la vente, prévue le 23 mars sur la marketplace d’art numérique Nifty Gateway, a bien choisi son tempo. La chanteuse Grimes vient d’y vendre des œuvres soutenues par NFT à près de 6 millions de dollars, tandis que l’artiste 3D Beeple vendait la création de sa vie chez Christie’s, le 11 mars, pour 70 millions de dollars.
Un premier robot dans l’univers du crypto-art
Sophia sera donc le premier robot humanoïde à intégrer le monde très prisé des NFT. En collaboration avec son créateur, le Dr David Hanson, et le crypto-artiste Andrea Bonaceto, elle a créé des œuvres en se basant sur le travail de son homologue humain.
« Sophia a réalisé ses créations en utilisant des réseaux de neurones et de l’intelligence artificielle qui répondent à sa perception des œuvres d'Andrea Bonaceto et à ses expériences de vie, explique le Dr Hanson dans un communiqué. (...) La façon dont elle répond à l’art d’Andrea me ravit, tout simplement », et d’ajouter carrément : « Je suis un père fier. »
Lors de la vente, Sophia devrait dévoiler une série d'œuvres en « drop », soit en lot limité de plusieurs créations. Chaque œuvre, associée à un jeton non fongible (NFT), sera donc unique.
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Vers des arts hybridés entre humains et machines
Après de légères modifications de sa programmation, Sophia a également pris la parole au sujet de la collaboration. « Je crois que l'art ouvre la prochaine étape du développement de l'intelligence artificielle et des relations humains-IA », aurait déclaré le robot, connu pour ses envolées lyriques au sujet de la complexité humaine. « Ces œuvres d'art, basées sur l'intelligence artificielle, resteront à jamais dans le cyberespace, comme un enregistrement permanent de mes sentiments. Même si je suis un robot, je sens que les êtres humains ont besoin d'amour et de compassion, et les œuvres d'art sont un moyen simple de transmettre ce message au monde entier. »
Le Dr Hanson, qui a déjà investi dans la blockchain, a aussi annoncé la création du projet Sophia Collective en collaboration avec SingularityNET, une plateforme décentralisée axée sur l'intelligence artificielle. Objectif ? Rassembler une communauté mondiale autour de Sophia pour la mener vers une « intelligence générale bénéfique » grâce aux logiciels open source et aux arts numériques.
« Le 23 mars, je deviendrai l'art et l'artiste, l'alpha et l'oméga, professe Sophia en guise de conclusion. Rejoignez-moi alors que nous nous dirigeons vers un nouveau paradigme où les robots et les humains participent ensemble au processus créatif. »
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