
Après les Fake News, les fake photos
Ou comment un individu a trompé les sites d’infos du monde en entier en leur vendant des photos de guerre volées – et à peine trafiquées.
Sur les réseaux sociaux et sur son site, l’arnaqueur se faisait appeler « Eduardo Martins ». Photographe de guerre hors pair à l’histoire bouleversante – il avait vaincu une leucémie à l’âge de 25 ans -, il était également un pro du surf. Un profil bien rempli, qui a naturellement commencé à attiser les curiosités…
Il s’avère qu’Eduarto Martins, en dépit de ses milliers d’abonnés et des nombreux médias qui lui faisaient confiance – sans parler des banques d’images qui vendaient ses photos -, était un personnage créé de toutes pièces.
En volant et retouchant par un effet miroir les clichés de vrais photographes de guerre, notamment Daniel C. Britt, il avait réussi à se faire un nom auprès d’Al Jazeera, le Wall Street Journal, France Culture, Getty Images (qui vendait ses photos près de 600$ l’unité) et bien d’autres. Le photographe Ignacio Aronovich a, au sein d’un post Facebook, dénoncé la supercherie en mettant côte à côte des clichés supposément pris par Eduardo Martins et ceux de Daniel C. Britt – allant jusqu’à montrer que les lieux ne coïncidaient pas à ce qu’il prétendait.
La révélation du pot-aux-roses a choqué les professionnels, qui demandent aux banques d’images et aux médias de mieux vérifier leur source, et de s’assurer que les photographes existent bien, au même titre de l’info qu’ils relaient. Ce n’est pas la première fois qu’un faux cliché est utilisé ; mais la révélation de cette combine bien huilée pourrait être l’occasion de mettre en place de nouveaux outils de vérification…