Portrait de Benjamin Wattinne, co-fondateur de Sowefund

Portrait de Benjamin Wattinne
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L’ADN Le Shift est le collectif de L’ADN, son prolongement humain. Il est né d’une volonté de faire naître d’authentiques conversations, de créer des relations durables et de nous donner les moyens d'agir ensemble. Ses membres veulent penser, encourager et écrire collectivement le grand récit de la transition écologique. Avec ces portraits, nous leur donnons la parole.

Depuis quelques années, l'investissement responsable est devenu un levier essentiel pour bâtir un avenir durable. Cette économie vertueuse est le terrain de jeu de Benjamin Wattinne qui entend aider les entreprises innovantes à développer toujours plus leur impact positif. 

 

Avec sa voix calme et posée, aux intonations douces, tout respire chez lui la sympathie... Ce n'est pourtant pas ce qui caractérise le plus Benjamin Wattinne, car il est d'abord et avant tout un homme engagé. À la tête de Sowefund, la plateforme d’investissement participatif leader dans les startups françaises innovantes, qu'il a créée en 2014 avec des professionnels du financement, cet ancien étudiant de Novancia, titulaire d'un Master en Management de l’Innovation, compte bien accélérer la transformation de la société en misant sur le crowdfunding. Avec 60 startups financées, plus de 50 millions d'euros levés, et 86290 membres, tout indique qu'il a trouvé la bonne formule, même si le Covid est venu bousculer ses plans de bataille.

 

Comment avez-vous vécu la crise sanitaire ?

Benjamin Wattinne : Notre activité est très représentative de l'état d'esprit des Français puisque nous sommes une plateforme d'investissement participatif. Nous donnons la possibilité à une communauté d'investisseurs, majoritairement composée de particuliers, de financer des startups innovantes. Dès le début de la crise, nous avons subi un très net ralentissement des investissements, puis des effets de yoyo en fonction des différentes vagues. Ce n'est que depuis septembre dernier qu'il y a une vraie reprise des investissements de la part de notre communauté. Il ne faut pas oublier que nous travaillons avec des sociétés qui ont elles-mêmes été touchées par la pandémie. Ce que nous constatons, comme beaucoup d'autres, c'est que certains secteurs ont été en croissance malgré eux, et que d'autres ont plongé. Nous espérons que 2022 verra une stabilisation des financements. À ce titre, nous allons suivre de près les élections présidentielles et être très attentifs aux propositions des candidats en matière d'innovation responsable.

 

Est-ce que le Covid a fait évoluer votre métier ?

B. W. : Il y a indéniablement un avant et un après Covid en ce qui concerne l'organisation du travail. Aujourd'hui, quels que soient les âges et les fonctions des collaborateurs, le distanciel est devenu une composante à part entière du fonctionnement des entreprises. S'il a été imposé lors du premier confinement, il permet désormais de pouvoir envisager le travail autrement. Cela vaut pour nous. Le retour en présentiel à 100 % n'est pas d'actualité.

 

Est-ce que cette période a été propice au lancement de nouveaux projets ?

B. W. : Je dirais plutôt qu'elle a mis en lumière ce qu'un grand nombre de projets essayent de défendre depuis quelques années. Nous travaillons avec des sociétés qui opèrent dans les énergies renouvelables, notamment les biogaz. Depuis peu, elles connaissent une croissance particulièrement forte. Non seulement elles ont très bien résisté à la pandémie, mais leur valeur a même augmenté. Elles représentent l'avenir, et c'est ce sur quoi les gens ont envie d'investir. Demain, il semble évident que nous consommerons une énergie verte et localement produite. Il faut que nous revenions à des fonctionnements plus sains, pour nous et pour nos enfants. Les enjeux climatiques sont indissociables de la crise sanitaire.

 

Comment voyez-vous le futur immédiat de l'investissement responsable?

B. W. : Le Nasdaq n'a jamais été aussi haut, le CAC 40 aussi. Les cryptomonnaies sont en pleine croissance. Tous les marchés sont au vert, donc j'espère que c'est le début d'une vraie relance de l'économie et qu'elle sera orientée vers l'impact. Mon constat, c'est qu'il y a un changement de fond. Aujourd'hui, les entrepreneurs de la tech sont beaucoup plus sensibles à la mission que va porter une entreprise, à ce qu'elle va apporter à la société et à ceux qui travaillent pour elle. L'impact positif fait désormais partie des fondamentaux. C'est une tendance de fond. Les entreprises doivent être alignées sur ces valeurs car, aujourd'hui encore plus qu'hier,  les collaborateurs veulent donner du sens à leur métier. Ils veulent être utiles. Je pense que ce paramètre va avoir une influence majeure sur l'ensemble de l'économie. Il y a une vraie tension de l'employabilité qui pousse les entreprises à changer dans le bon sens. D'ailleurs, les nouvelles startups intègrent presque toutes le concept d'entreprise à mission dans leur business model.

 

Votre objectif pour 2022 ?

B. W. : Nous voulons réatteindre, et même dépasser, nos chiffres. Nous voulons participer à la relance de l'économie. En tant que plateforme d'investissement participatif, nous finançons les entreprises de demain, celles qui améliorent la société. Notre mission n'a pas changé. Nous voulons permettre aux sociétés innovantes françaises d'avoir le plus fort impact sociétal et environnemental possible.

 

À consulter :  

https://sowefund.com/

 

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