Portrait d'Ashley Adé, Cheffe de Groupe et chercheuse chez IPSOS Trends & Prospective
Ashley Adé est membre de L’ADN Le Shift, le collectif du média L'ADN, son prolongement humain.
L'ADN Le Shift est né de la volonté de vous inviter à vivre ce que nous vivons en tant que média.
Qui êtes-vous ? Quelques mots sur votre parcours
A.A. : Je m'appelle Ashley Adé, je travaille actuellement au sein d'équipe Trends & Foresight d'Ipsos France où je décrypte avec mon équipe l'évolution des dynamiques de société. Cela fait 8 ans que je navigue à travers le monde de la prospective, d'abord chez PeclersParis et ensuite en freelance. C'est un métier aussi complexe que passionnant. On s'immerge parfois dans des mondes fictifs pour envisager l'avenir, j'adore ça.
3 dates qui ont provoqué votre déclic climatique ?
A.A. : Pour moi, le réchauffement climatique est une réalité qui a toujours été flottante, même lorsqu'on était enfants. Mais c'était "simplement" une idée. Ces dernières années, ses effets se sont matérialisés et incarnés, provoquant des émotions inédites, qu'il est d'ailleurs difficile de qualifier. Je pense que le déclic vient de ce shift, de ces ressentis associés à des expériences littéralement in-croyables. Devant les glaciers de Jökulsárlón, une incrédulité immense en imaginant que ces paysages disparaissent pour toujours. L'abattement ressenti à la lecture des premières pages de Petit Manifeste de Résistance contemporaine (Cyril Dion). Ou encore l'inquiétude profonde qui s'est installée à l'automne dernier lorsque les températures ne sont pas redescendues.
Les 3 romans, essais, bd, film, série, documentaires… qui vous ont retourné ?
A.A. :
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4 3 2 1 de Paul Auster, roman dans lequel il explore 4 versions de la vie de son protagoniste selon des circonstances différentes, soulignant de façon saisissante l'impact voire le poids de nos décisions et aussi d'éléments extérieurs sur notre destin.
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Quel est le Sens de Sebastien Bohler, dont les ouvrages ne sont malheureusement pas encore traduits. J'envisage presque de le faire moi-même tant son propos est riche, accessible et permet de comprendre les ressors de nos comportements au regard des mécaniques de notre cerveau.
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Hallelujah, les mots de Leonard Cohen, un documentaire très émouvant sur un artiste discret mais plein d'éloquence qui a écrit plus d'une centaine de versions à la chanson "Hallelujah".
L’engagement que vous avez réussi à tenir ?
A.A. : Nos métiers nous font brasser beaucoup d'informations, notamment sur la crise écologique, je pense que beaucoup de déclics se font dans mon inconscient. Je me réveille parfois, j'arrête de faire certaines choses, parce que d'un coup ça me paraît absurde. Un peu comme une évidence, sortie d'on ne sait où. Je n'ai pas d'exemple concret, l'avant "ça" s'efface.
La résolution que vous avez du mal à mettre en place (mais vous ne désespérez pas) ?
A.A. : Réduire mon empreinte carbone en voyageant moins. Surtout quand on fait un métier où l'humain est au centre. J'aime savoir ce que pensent les gens et comment ils vivent. Et le dépayssement c'est quand même très reposant...
Vos 3 secrets pour soigner votre solastalgie ?
A.A. : Je ne pense pas que la solastalgie se soigne. Selon moi, on apprend à la décoder, identifier les facteurs qui la déclenche pour finalement l'accepter et vivre avec. Cependant, n'oublions pas les vertus de la "ronron-thérapie", efficace en toutes circonstances !
La solution ou la personnalité qui vous a le plus inspirée…
A.A. : Ben Moon, une figure iconique de l'escalade britannique. Mis à la porte par sa mère quand il était adolescent, il fait parti de ces pionniers qui ont initié de si belles lignes de grimpe, vivant de rien mais animés par la passion. Je décèle dans son approche de la performance beaucoup de mesure et d'écoute de soi, ce qui est très inspirant. Et il a l'air d'être une très chouette personne (c'est important) !
Vos raisons d’espérer ?
A.A. : Tout change, tout évolue et nous aussi : ) Qu'on le choisisse ou non.
Vos projets pour ces prochaines années ?
A.A. : Être plus alignée avec mes envies profondes, faire quelque chose qui a encore plus de sens. J'ai l'impression que c'est un objectif pour de plus en plus de membres de ma génération, c'est fou. Si on y arrive tous, peut-être que l'avenir sera plus radieux ? Ne pas tomber dans l'utopie est peut-être un autre projet !
Si vous deviez résumer votre raison d’être ?
A.A. : Ces rapports ne vont pas s'écrire tout seul ! Plus sérieusement, je pense qu'il est essentiel de pouvoir faire sens des mouvements de société si on veut changer de direction. J'aime me poser beaucoup de questions, dans mon travail et en dehors, démêler avec d'autres. Ce n'est pas toujours simple, mais c'est étrangement épanouissant.
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